LafargeHolcim, dans le rouge, dévoile de nouveaux objectifs

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Par AFP - Zurich
Publié le 02 mars 2018 - 10:02
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Trois cadres du cimentier français Lafarge ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre de l
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Photo du nouveau patron de LafargeHolcim l'Allemand Jan Jenish qui a remplacé Eric Olsen éclaboussé par le scandale en Syrie, à la suite du maintien de l'activité du groupe dans de
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Le géant des matériaux de construction LafargeHolcim a dévoilé son nouveau plan stratégique sur cinq ans, sous l'impulsion de son nouveau patron, l'allemand Jan Jenisch lors de la publication de ses résultats annuels, marqués par une lourde perte.

Le groupe qui avait lancé une revue de ses activités, pour évaluer en particulier le risque par pays, a procédé a une vaste ré-évaluation de ses actifs qui s'est traduite par de lourdes dépréciations qui ont fait plonger ses comptes dans le rouge.

LafargeHolcim a refermé l'exercice 2017 sur une perte de 1,6 milliard de francs suisses (1,38 milliard d'euros) contre un bénéfice de 1,7 milliard un an plus tôt, les dépréciations d'actifs se chiffrant à 3,8 milliards, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Hors dépréciations d'actifs et cessions, son bénéfice par action s'est toutefois accru de 11,9%, a précisé le groupe.

Après avoir procédé à un grand ménage dans les comptes, le nouveau patron de LafargeHolcim, qui a repris les commandes en septembre, a fixé de nouveaux objectifs. A l'horizon 2022, le cimentier s'engage notamment à générer une croissance annuelle de ses ventes de l'ordre de 3 à 5% et un retour sur capital investi de plus de 8%.

"Nous avons déjà commencé à mettre en place une organisation plus légère et plus agile pour nous rapprocher encore de nos clients, en dotant nos dirigeants pays d'une plus grande autonomie", a expliqué M. Jenisch cité dans le communiqué.

-Rachat d'actions suspendu-

Cet ancien patron du groupe suisse Sika a repris la direction de LafargeHolcim après la démission d'Eric Olsen qui avait renoncé à ses fonctions pour tenter d'apaiser les tensions autour du dossier sur la Syrie.

LafargeHolcim a été mis en cause pour avoir indirectement contribué au financement de groupes armés, dont l’organisation jihadiste État Islamique (EI), en maintenant en activité sa cimenterie de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep.

Le groupe, issu de la fusion en 2015 du français Lafarge avec le cimentier suisse Holcim, avait déjà procédé à une grande réorganisation de ses activités, les autorités de la concurrence ayant imposé de nombreuses cessions d'actifs pour donner leur feu vert au rapprochement.

Sur l'année écoulée, son chiffre d'affaires s'est replié de 2,9%, à 26,1 milliards de francs suisses sous l'effet des cessions et dans une moindre mesure de l'impact des changes.

Sur une base comparable, les ventes ont progressé de 4,7% grâce à une hausse des volumes de ciment, a toutefois souligné LafargeHolcim.

Le cimentier a suspendu un programme de rachat d'actions mais maintenu le dividende à 2 francs suisses par titre, comme l'année précédente.

A 11H00 GMT, l'action plongeait de 5,09% à 52,20 francs suisses, alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la place suisse cédait 0,92%.

Lors d'une conférence de presse à Zurich, M. Jensich a précisé qu'il n'attendait plus de grandes dépréciations après cette vaste remise à niveau qui va maintenant lui permettre de poser des bases pour l'avenir.

La croissance du marché des matériaux de construction est attendue aux environs de 2 à 3% par an et LafargeHolcim entend croître plus vite que le marché.

Le cimentier prévoit ainsi de se montrer plus offensif sur les granulats et le béton prêt-à-l’emploi et souhaite également développer un quatrième pan d'activités qui regroupera entre autres des produits préfabriqués, l'asphalte et des mortiers.

Il ambitionne également de mettre en place une structure plus légère au niveau des fonctions centrales et veut mettre l'accent sur la prise de décision au niveau de chaque pays, avec une responsabilisation accrue des équipes locales.

Dans cette logique, il va fermer les bureaux dédiés aux fonctions centrales à Singapour et Miami. Cette remise à plat, qui devrait s'achever au premier trimestre 2019, devrait engendrer 400 millions de francs d'économies annuelles au niveau des frais généraux, a quantifié le groupe.

"Comme nous nous y attendions, le nouveau directeur général Jan Jenisch est en train de remettre l'accent sur la croissance. Nous pensons que c'est la bonne stratégie", a réagi Bernd Pomrehn, analyste chez Vontobel dans un commentaire boursier.

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