Attentat de Nice : la France entame trois jours de deuil national

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 juillet 2016 - 12:18
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Les rassemblements de solidarité se poursuivent partout en France ce samedi.
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La France entame ce samedi trois jours de deuil national suite à l'attentat de Nice qui a fait 84 morts et 202 blessés, dont 52 en état d'urgence absolue. Alors que François Hollande a décrété une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, les enquêteurs tentent de déterminer si le meurtrier avait des liens avec l'islamisme radical.

La France entame ce samedi 16 trois jours de deuil national après l'attentat de Nice qui a fait au moins 84 morts, dont 10 enfants, tués par un Tunisien, dont les liens avec l'islamisme radical sont sujets à caution. Le président François Hollande a décrété trois jours de deuil national, à partir de ce samedi en France, où des rassemblements de solidarité se poursuivaient. Une minute de silence sera observée lundi 18 à 12h dans le pays. L'enquête s'attache à déterminer les motivations du tueur. Pour le Premier ministre Manuel Valls, "c'est un terroriste sans doute lié à l’islamisme radical d’une manière ou d’une autre" qui a lancé son camion jeudi 14 au soir sur une foule rassemblée pour la Fête nationale. Toutefois, à la question "Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu'il est lié à l'islam radical?", son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a répondu "non" sur la chaîne TF1.

M. Lahouaiej-Bouhlel, père de famille de 31 ans, est décrit par ses voisins à Nice comme n'ayant aucune pratique religieuse affichée, taciturne, violent notamment envers son ex-femme, voire comme un déséquilibré. Pour le procureur de Paris, François Molins, patron des magistrats antiterroristes français, cette attaque meurtrière, non revendiquée, correspond "très exactement aux appels permanents au meurtre des djihadistes". L'homme, un chauffeur-livreur, en instance de divorce, était "totalement inconnu des services de renseignement (...) et n'avait jamais fait l’objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation", a-t-il déclaré. Il était en revanche connu de la justice pour des "faits de menaces, violences, vols et dégradations commis entre 2010 et 2016".

Un habitant de son ancienne barre d'immeuble, où le tueur vivait avec son épouse avant d'en partir voici environ 18 mois, dresse le profil d'un déséquilibré: "quand il s'est séparé de sa femme, il a déféqué partout, trucidé le nounours de sa fille à coup de poignard", a-t-il affirmé. Les enquêteurs ont retrouvé à bord du camion frigorifique de 19 tonnes deux pistolets automatiques et des armes factices. Son ex-femme a été placée en garde à vue. L'homme a été abattu par la police après avoir semé la mort sur deux kilomètres de la célèbre Promenade des Anglais, haut lieu touristique en bord de mer de la capitale de la Côte d'Azur. Des passants, parfois en larmes, affluaient vendredi pour y déposer fleurs et petits mots. Dix enfants et adolescents ont été tués, a précisé M. Molins. Le bilan total pourrait encore s'alourdir avec "202 blessés, dont 52 en état d'urgence absolue" qui sont "entre la vie et la mort", selon lui. Au moins 17 étrangers ont trouvé la mort dans l'attaque, dont trois Allemands, deux Américains, trois Tunisiens et trois Algériens.

"Nous n'en avons pas terminé" avec le "terrorisme", a déclaré François Hollande, alors que la France est frappée pour la troisième fois en 18 mois avec un bilan global de 231 morts et des centaines de blessés. Quelque 30.000 personnes étaient venues admirer le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet quand le camion a foncé dans la foule peu avant 23H00. "Les gens étaient broyés par les roues, il y a deux petits de huit ou neuf ans qui sont morts à côté de nous", sous les yeux de leurs parents, a raconté Bachir, rencontré par l'AFP dans un hôpital niçois.

M. Hollande doit tenir ce samedi un deuxième Conseil de défense, avant de réunir son gouvernement. Le Chef de l'Etat a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence qui devait s'achever le 26 juillet. Ce régime d'exception, décrété après les attentats du 13 novembre, facilite notamment les perquisitions et l'assignation à résidence de suspects.

Le groupe Etat islamique (EI) menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays. Toutefois, ses communiqués et publications ne mentionnaient pas vendredi la tuerie de Nice.

 

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