Attentat des Champs-Elysées : le père du terroriste condamné pour "apologie du terrorisme"
"Mon fils a bien eu raison. Vous méritez tous de mourir", ces mots, durs, sont ceux qui ont conduit Salah Cheurfi devant le tribunal de Bobigny jeudi 4. Cet homme est le père de Karim Cheurfi, le terroriste qui a tué le policier Xavier Jugelé en avril 2017 sur les Champs-Elysées.
Agé de 66 ans, il avait tenu ses propos à des policiers le 3 janvier dernier, donnant raison à son fils et menaçant de mort les fonctionnaires qui l'ont immédiatement appréhendé. Il était dans un état d'ivresse avancé.
"Je ne me reconnais pas dans ces paroles. Malgré tout je les ai bien prononcées. Les policiers disent la vérité", a-t-il expliqué à la barre. "Vous ne pouvez pas tout mettre sur le dos de l’alcool, vous savez que c’est une circonstance aggravante", lui a répliqué le président du tribunal rapporte Le Parisien.
Le prévenu est longuement revenu sur l'acte terroriste commis par son fils en expliquant que tout avait basculé le 31 décembre dernier, jour de l'anniversaire de celui-ci."A cette date tout a rebasculé. Je me suis révolté par rapport à mon fils. Je suis retourné par tout ça", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il souffrait d'un grave addiction l'alcool. "Beaucoup plus qu’une apologie du terrorisme, c’est un mal-être qui ressort. Son fils a été tué de 13 balles. Il est légitime qu’il ressente une souffrance", a souligné son avocat.
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Salah Cheurfi a été condamné à 18 mois de prison ferme dont 12 avec sursis, pour "apologie du terrorisme". Il sera à nouveau jugé pour les mêmes faits le 26 janvier, toujours à Bobigny, pour avoir tenu, ivre, des paroles similaires dans un commissariat, quelques jours après l’attentat commis par son fils.
Lors de l'attentat des Champs-Elysées, revendiquée presqu'aussitôt sa réalisation par l'organisation Etat islamique, Xavier Jugelé, un policier de la 32e compagnie de la Direction de l'ordre public et de la circulation, avait été tué par des tirs à l'arme automatique. Les collègues de la victime avaient riposté tuant le terroriste.
Un vibrant hommage national avait été rendu au policier, mort dans l'exercice de ses fonctions.
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