Aude : veuve noire ou ensorceleuse, accusée d'avoir dépouillé ses deux amants avant qu'ils se suicident

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 06 avril 2017 - 13:46
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
Les deux amants de l'accusée lui ont versé plusieurs dizaines de millier d'euros avant de mourir.
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Le procès de Yolande Moustrou doit débuter ce jeudi à Narbonne (Aube). La femme de 53 ans est accusée d'avoir manipuler deux des ses amants, leur soutirant des dizaines de milliers d'euros pour de prétendus traitement médicaux. Les deux hommes se sont suicidés à quelques mois d'intervalle.

Elle se disait selon les cas mage, magnétiseuse, avocate, cancéreuse ou diabétique. Beaucoup y voient désormais une veuve noire, une ensorceleuse qui a conduit deux hommes à la mort. Pour la justice, elle est accusée d'"abus de faiblesse sur personnes majeures en état de sujétion psychologique ou physique" et "exercice de pressions graves destinées à altérer le jugement".

Yolande Moustrou, 53 ans, est attendue ce jeudi 6 après-midi au tribunal correctionnel de Narbonne (Aude) pour répondre de ces faits. Elle aurait charmé plusieurs hommes en leur mentant ou en leur promettant le mariage afin de leur soutirer de l'argent. C'est suite à la mort de deux hommes, un maçon de Sigean et son patron, qu'une enquête avait été ouverte. Les deux hommes s'étaient en effet suicidés en 2005 à quelques mois d'intervalle.

Les recherches avaient établi non seulement que les deux victimes avaient entretenu une relation avec Yolande Moustrou, mais aussi qu'ils lui avaient versé beaucoup d'argent. Des sommes allant de 50.000 euros à 80.000 euros demandées pour la même raison: financer une opération chirurgicale à l'étranger. Mais à l'un la quinquagénaire avait parlé d'un cancer, et à l'autre d'une intervention cardiaque. Un troisième homme a expliqué que c'est pour soigner son diabète qu'elle l'avait sollicité.

Les mécanismes d'une manipulation qui aurait conduit les deux hommes à l'angoisse et aux difficultés financières jusqu'à ce qu'ils commettent l'irréparable. Mais l'accusation de "provocation au suicide", n'a finalement pas été retenue par l'instruction, contrairement à "l'abus de faiblesse".  Yolande Moustrou dit avoir orchestré ces escroqueries sur consignes de son ex-mari, également mis en cause au procès. Mais lui-même explique avoir été sous l'emprise de cette femme.

L'expertise psychologique a conclu que l'accusée souffre de troubles psychologiques, mais pas au point d'exclure sa responsabilité pénale. Manipulatrice, les parties civiles craignent que Yolande Moustrou le soit également durant le procès. Laissée libre sous contrôle judiciaire, elle pourrait ne pas se présenter ce jeudi, au risque de laisser les familles des victimes sans réponse.

 

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