Défilé du 14 juillet : plus de 3.000 soldats sur les Champs-Elysées
Plus de 3.000 soldats, dont des Australiens et Néo-Zélandais, ont descendu ce jeudi les Champs-Elysées lors d'un défilé du 14 juillet placé sous le signe de "l'engagement de la jeunesse" et sous haute surveillance en raison de la menace terroriste. Avions de chasse Rafale, légionnaires, spécialistes du renseignement ou fusiliers-marins... tous ces soldats sont engagés en opérations extérieures ou sur le territoire national (Sentinelle), dans une mobilisation (30.000 hommes) sans précédent depuis la guerre d'Algérie. Clou du "spectacle", six guerriers maoris de Nouvelle-Zélande ont foulé les Champs en tenue traditionnelle, torse et pieds nus malgré des températures plus que fraîches, brandissant des lances, le visage grimé. Les Australiens et Néo-Zélandais étaient à l'honneur cette année, en hommage à leur participation à la bataille de la Somme en 1916, l'une des plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.
François Hollande, qui célébrait le dernier 14 juillet de son mandat avant la présidentielle de 2017, a assisté au défilé, au côté du Premier ministre néo-zélandais, John Key, et du secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, John Kerry. Un hommage particulier a été rendu cette année à l'engagement sous toutes ses formes, sur fond de menace terroriste, dans l'armée, les forces de sécurité intérieure, le service civique ou la réserve. Les douaniers qui ont participé une fois en 1919 au défilé, et l'administration pénitentiaire, pour laquelle c'était une première, ont aussi descendu les Champs au pas.
Ce sont des douaniers qui avaient contrôlé et permis l'arrestation du tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, le Français Mehdi Nemmouche. Les surveillants de la Pénitentiaire sont aussi confrontés à une radicalisation croissante dans les prisons. Au total 55 avions, 20 hélicoptères et 212 véhicules et blindés ont survolé ou descendu les Champs.
Les chars Leclerc, grands absents de l'édition 2015, ont fait leur retour dans un grondement de chenilles. Plus original, les quads d'un régiment de hussards spécialisé dans le renseignement, ont descendu pour la première fois les Champs-Elysées, après un premier engagement tout récemment au Sahel. François Hollande a annoncé mercredi 13 un renforcement du soutien militaire français aux Irakiens en vue de la reprise de la ville de Mossoul, fief du groupe Etat islamique en Irak. La France va en revanche mettre fin en octobre à son opération Sangaris en Centrafrique, tout en y maintenant 350 hommes. Le porte-avions Charles de Gaulle sera engagé une dernière fois à l'automne dans les opérations aériennes de la coalition internationale combattant l'EI, avant un arrêt technique majeur de 18 mois en 2017-18.
Note finale, plusieurs centaines de lycéens, collégiens ou engagés du Service militaire volontaire (SMV) et du Service civique, en tenues bleu, blanc, rouge, ont entonné la Marseillaise, certains en langue des signes, avant le survol de la Patrouille de France dans un panache tricolore. Un public très familial, et des touristes des quatre coins du monde, beaucoup brandissant des drapeaux tricolores, se sont pressés sur les Champs pour ce défilé qui célèbre chaque année les armées françaises.
La peur des attentats était dans tous les esprits, quelques mois après ceux de Paris et Bruxelles. "Cette année on s'est posé la question en terme de sécurité", a confié Isabelle, venue avec ses deux enfants de 2 et 4 ans. Plus de 11.500 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour sécuriser les festivités. Des points de fouilles avaient été installés aux abords des Champs et les poubelles étaient remplies de bouteilles d'eau et parapluies interdits.
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