Double infanticide dans les Landes : la mère dénonce l'emprise de son compagnon alcoolique

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 février 2016 - 21:18
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Un palais de justice.
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©Thomas Bresson/Flickr
Le procès d'un double infanticide, survenu à Serres-Gaston en 2012 et 2013, s'est ouvert ce lundi.
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Le procès d'un double infanticide s'est ouvert ce lundi devant les assises de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Accusée du meurtre de ses deux bébés en 2012 et 2013, Floriane Saint-Genez a mis en avant l'emprise et la violence de son compagnon "alcoolique".

Au premier jour de son procès ce lundi devant la cour d'assises des Landes à Mont-de-Marsan, Floriane Saint-Genez, accusée avec son compagnon Romain Lamarque du meurtre de ses deux bébés en 2012 et 2013, a mis en avant l'emprise et la violence de son compagnon "alcoolique".

Dans ce drame familial survenu à Serres-Gaston, à une trentaine de kilomètres de Mont-de-Marsan, les deux corps d'Arthur et Nicolas, étouffés ou étranglés, puis dissimulés dans le congélateur familial, avaient ensuite été mis dans des sacs poubelle et enterrés dans un fossé proche de la ferme des parents de l'accusée.

La mère de famille, âgée de 30 ans, avait reconnu une part de responsabilité dans la mort des bébés, mais pas seule. Le père, lui, rejette sur sa compagne l'entière responsabilité des deux infanticides. Il affirme qu'il avait même cru à l'époque que le second bébé avait été abandonné à l'hôpital. Quant au premier, il affirme l'avoir découvert en allant chercher du pain dans le congélateur. Le couple, sans emploi, éprouvait d'importantes difficultés financières pour élever ses trois premiers enfants, âgés de 2 à 6 ans.

Devant le tribunal présidé par Hélène Bui-Van, Floriane Saint-Genez a évoqué en pleurant une vie difficile et jalonnée d'épreuves, notamment deux fausses couches entre 2008 et 2012. La mère, qui n'utilisait aucun moyen de contraception, est en revanche restée silencieuse lorsque la cour a évoqué l'absence de tout suivi médical lors de ses grossesses ou ses maternités non déclarées. Elle n'a pas été davantage en mesure d'expliquer pourquoi ses enfants n'étaient pas suivis par des médecins, au point que ce sont les services sociaux qui ont pris en charge l'une de ses filles pour une fracture de la clavicule.

Son compagnon, 31 ans, qu'elle appelle "monsieur Lamarque", l'empêchait selon ses dires de travailler à l'extérieur, sous le prétexte qu'"une femme doit rester à la maison". Des allégations qu'il nie en bloc. Sa coaccusée a également évoqué longuement l'alcoolisme de son compagnon. "S'il n'avait pas sa dose, il s'en prenait à moi ou aux enfants, faisait voler le mobilier, enfermait les enfants". "Devant les gens, c'était un petit visage d'ange, un bon mari, mais à la maison son vrai visage ressortait", a-t-elle répété, en parlant de violences physiques et verbales "avec des mots parfois plus violents qu'une gifle".

Condamné dans les années 2000 pour vols aggravés, Romain Lamarque, sans nier ses problèmes d'addiction à l'alcool et au cannabis, a reconnu des "accès de colère". "Je m'en prenais souvent au mobilier, mais je n'ai levé la main sur elle que deux fois en présence de témoins, et je n'ai jamais été vraiment violent avec les enfants", a-t-il affirmé, assurant avoir également subi plusieurs fois la violence de sa compagne.

 

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