Haut-Rhin : il euthanasie sa femme malade d'Alzheimer, deux ans de prison avec sursis
Pour la justice, qui a finalement opté pour une peine clémente, l’histoire ressemble plus à un drame de la fin de vie qu’à une affaire criminelle. José de Albuquerque, un retraité d’origine portugaise âgé de 73 ans a été condamné jeudi 20 à deux ans de prison avec sursis par la la Cour d’assises du Haut-Rhin, à Colmar. La cause? L’homme avait tué sa femme. Mais cela faisait cinq ans que cette dernière ne pouvait plus prononcer une parole, et deux ans qu’elle ne sortait plus de son lit. Le mal qui l’affligeait avait un nom: la maladie d’Alzheimer.
José de Albuquerque assumait déjà depuis plus de dix ans le rôle d’aidant, alors que lui-même prenait de l’âge. Une nuit d’hiver, entre le 15 et 16 janvier 2014, il décide alors d’en finir en faisant avaler à son épouse une dose mortelle de somnifères.
Les débats lors du procès laissaient peu de doute d’ailleurs à une telle issue judiciare. Le procureur de la République, loin d’accabler l’accusé –qui comparaissait d’ailleurs libre– s’ent fendu d’une réflexion grave –"une société se juge au sort qu'elle réserve aux vieillards"– en demandant une peine de quatre ans de prison. Quand à la défense, elle a rappelé le dévouement du mari à s’occuper de sa épouse déclinante, jusqu’au geste fatal, en demandant au jury de ne pas condamner son client à autre chose que la peine minimale en cas d’homicide qui répond à toutes les cirocnstances atténuantes: deux ans de prison avec sursis. La préméditation n’a pas été retenue et la justice a même considéré une "altération du discernement" le soir des faits.
Dernier signe enfin de la relative compréhension général du geste de désespoir de l’homme, il a fondu en larmes et est allé embrasser l’une de ses filles à l’énoncé du verdict. Sur les cinq enfants du couple, aucun n’a souhaité se constituer partie civile.
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