Inceste, la société française prête à évoluer après les accusations de Camille Kouchner ?

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FranceSoir
Publié le 15 janvier 2021 - 08:30
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la Familia Grande de Camille Kouchner
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JOEL SAGET / AFP
Le livre de Camille Kouchner a déclenché une véritable prise de conscience
JOEL SAGET / AFP

Les accusations portées par Camille Kouchner à l’égard de son beau-père, Olivier Duhamel, suscitent une prise de conscience de la gravité mais aussi de « l’impunité », caractérisant l’inceste en France.

Depuis la publication du livre de Camille Kouchner, La Familia Grande, dans lequel elle accuse son beau-père, Olivier Duhamel, d’inceste à l’encontre de son frère jumeau, la société toute entière semble découvrir l’ampleur de ces crimes sexuels commis dans l’intimité de la sphère familiale. Après le mouvement #metoo, c’est au tour de l’inceste d’être au cœur d’une vaste prise de conscience dans la société française. La loi du silence ne peut plus continuer à s’imposer envers et contre tout, et l’entourage du constitutionnaliste en fait actuellement l’amère expérience. Plus généralement, les associations de défense des victimes font entendre leurs voix, pour que cette prise de conscience soit suivie d’une évolution de la législation. Et deux points cristallisent actuellement les débats.

Allongement de la prescription ou imprescriptibilité ?

La question de la prescription interroge. Depuis 2018 et la loi Schiappa, la prescription pour les crimes sexuels sur enfants est passée de 20 à 30 ans. Certains demandent l’imprescriptibilité de ces actes incestueux, alors que d’autres souhaitent voir passer cette durée à 50 ans. Pour d’autres, la question n’est pas prioritaire, puisqu’ils soulignent la difficulté voire l’impossibilité de mener à terme une instruction 30 ans après les faits.

Le consentement de l’enfant encore en question !

En revanche, toutes les victimes d’inceste et plus généralement de crimes sexuels et toutes les associations engagées s’accordent sur un point : le consentement de l’enfant n’existe jamais. Tous souhaitent que cela soit inscrit dans la loi, afin que les instructions ne puissent plus ‘requalifier » des viols incestueux en atteintes sexuelles. Deux propositions de loi seront prochainement examinées. Une première posant cette limite à 13 ans, une seconde la fixant à 15 ans pour tous les enfants et à 18 ans en cas d’inceste. C’est cette seconde proposition, qui recueille tous les suffrages.

 

Plus généralement, les associations de victimes se battent surtout pour que la loi soit entièrement réécrite afin de tout mettre sur la table. Car au-delà du crime sexuel, l’inceste représente le tabou ultime, celui de briser le cercle familial avec toutes les conséquences que cela peut engendrer.

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