Paris : 5 ans de prison ferme pour un cyber-djihadiste marocain
L'homme était accusé d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes au Maroc. Fahd Jobrani, un Marocain de 36 ans, a été condamné ce mercredi à 5 ans de prison ferme et à l'interdiction définitive du territoire français par le tribunal correctionnel de Paris.
L'individu avait été identifié en 2012 par la police lors d'une enquête dans une autre affaire. Cet habitant de Notre-Dame-de-Bliquetuit (Seine-Maritime), une petite commune près de Rouen, s'était vanté sur un forum internet de créer une "katiba" (une brigade) pour Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en vue de préparer des actions terroristes au Maroc . Des heures durant, il se répandait en attaques verbales contre la France et l'Occident, écrivant : "on ne restera plus derrière nos claviers". Il avait également participé à une réunion d'endoctrinement devant de nouveaux convertis à l'islam.
Devant le président du tribunal, le prévenu a tenté de minimiser ses propos, disant "'s'ennuyer" et "raconter des conneries pour passer le temps".
Pour sa défense, Jobrani affirme qu'il s'insurgeait contre le tourisme sexuel au Maroc, espérait y voir arriver les révolutions arabes et explique avoir subi dans son travail des "vannes racistes", et qu'il a été "traité comme un chien" par la police lors de son interpellation à son arrivée clandestine en France en 2004.
Questionné sur l'avis qu'il porte sur Oussama ben Laden, Mohammed Merah ou Amedy Coulibaly, Fahd Jobrani s'est borné à expliquer qu'il "ne pouvait pas condamner un musulman".
Pour l'avocate de Fahd Jobrani, Me Anne-Sophie Laguens, l'association de malfaiteurs n'est pas caractérisée, et les faits relèveraient plutôt de l'apologie du terrorisme.
Il "se dit salafiste, mais ne sait même pas ce que c'est que le salafisme", avait-elle plaidé, soulignant la "réelle immaturité" de son client, qui ne serait "jamais parti" faire le djihad et "n'avait pas l'influence qu'on lui prête".
Des arguments qui n'ont pas convaincu le tribunal qui a jugé que "peu importe" que les contours du projet terroriste ne soient pas "clairement définis" pour que l'infraction soit constituée.
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