Rouen : Des policiers épinglés pour des propos racistes très violents sur WhatsApp
Six policiers rouennais ont été renvoyés en conseil de discipline : ils devront répondre des propos racistes qu’ils ont tenu sur WhatsApp, notamment contre l’un de leurs collègues.
Les propos sont édifiants et d’une violence inouïe. Elles font écho à l’actualité alors que certains policiers sont accusés de violences et de racisme. Jeudi 4 juin, Arte Radio a diffusé un document dans lequel on entend des policiers rouennais tenir des propos ouvertement racistes à l’endroit d’un de leurs collègues. Ces agents rouennais ont été mis en cause en décembre 2019 pour des propos échangés en privé sur la messagerie WhatsApp : ils ont été renvoyés en conseil de discipline, a annoncé le patron de la police Frédéric Veaux.
Des conversations à connotation ouvertement raciste, fasciste, suprémaciste qui évoquent notamment « bougnoules », « nègres » et autres « fils de pute de juifs ». Ils évoquent « l’effondrement », parle de commandes de grenades et de fusil d’assaut.
Lorsqu’Alex, l’homme visé par ces propos, un policier noir affecté à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire, a découvert l’existence de ces conversations, il a porté plainte contre six de ses collègues. Il souligne qu’il a été écouté immédiatement et soutenu par les commissaires à qui il s’est adressé.
Des réponses sévères attendues par le Directeur général de la police
Rapidement, Alex a été muté dans un autre service tandis que les auteurs des propos sont restés en poste. Mais l’IGPN a été saisie « du chef de diverses infractions, notamment diffamation non publique aggravée et provocation non publique à la discrimination » dès le mois de janvier. Le directeur général de la police nationale rappelle qu’une enquête préliminaire a été ouverte et qu’elle vient de conclure à un « renvoi de ces fonctionnaires devant le conseil de discipline ».
Cette affaire doit entraîner « les réponses les plus sévères », précise le DGPN qui ajoute : « La police en France n’est pas raciste. Elle souffre de ces comportements qui ne correspondent en rien aux valeurs républicaines qu’elle défend. »
L'avocate d'Alex, elle, assure qu'elle ne souhaite pas « la tête des policiers ». Elle veut mettre le débat sur la place publique et, surtout, comprendre comme de tels propos peuvent être tenus et de telles façon de réfléchir peuvent s'insinuer dans la tête des gens, et notamment dans celle de policiers.
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