Son mari se jette sous un train, la SNCF réclame des dommages deux ans après
C'est une histoire particulièrement sordide que rapporte L'Aisne nouvelle. Aurore Lecomte-Lavard, une habitante de 42 ans habitant à Chauny (Aisne) a reçu récemment une lettre de la SNCF. L'entreprise publique lui demande en effet les coordonnées de l'assurance de son mari en vue d'obtenir un dédommagement. La cause? Le 14 avril 2016, presque deux ans jour pour jour avant la réception de la lettre, l'époux Mme Lecomte-Lavard s'est suicidé en se jetant sous un train. Une tragédie qui a occasionné un retard de train et l'intervention de personnels que la SNCF veut maintenant se faire rembourser.
Une demande qui scandalise cette mère de trois enfants. Qui se retrouve en outre dans l'impossibilité de se tourner vers l'assurance de son défunt époux: "J’ai appelé l’assurance responsabilité civile et ils n’ont plus rien sur mon mari. Forcément, après le décès, ils ferment tout".
La quadragénaire admet ne même pas en vouloir à la SNCF même si elle reste perplexe devant le délai de la sollicitation: "Si je l’avais reçu à l’époque, j’aurais pu comprendre, mais là, c’est comme remuer le couteau dans la plaie" explique-t-elle.
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Contactée par la presse locale, la SNCF explique que ce courrier fait partie d'une "procédure administrative normale" car "quand il y a un suicide, nous nous rapprochons toujours des assurances. On tente de les contacter par différents biais. En l’occurrence, les démarches entreprises n’ont pas abouti. C’est pourquoi en dernier recours on a contacté la famille". Cependant, la compagnie ferroviaire –peut-être gênée par la tournure médiatique des événements– promet d'en rester là:"En aucune façon on agira auprès de la famille après ce courrier, on ne relancera pas".
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