Durant la crise sanitaire, avec l’insécurité économique et l’isolement social induits par les confinements successifs, les violences conjugales se sont amplifiées : les appels au numéro d’urgence ont augmenté de 60% en France durant le deuxième confinement. 156 000 plaintes de violences conjugales ont été déposées en France en 2020, un chiffre en hausse de 9,6 % par rapport à 2019.
Engagée dans une démarche quotidienne contre ces violences, l'association "FEMMES avec..." s’est alliée avec l'association d'assurés AGIPI, afin d’élaborer une garantie pour les femmes victimes de violences. Dans
un entretien avec Murielle Réus, présidente de l’association "FEMMES avec..." et porte-parole de cette opération, nous avions mis en avant ce système innovant et complet. Il comprend, entre autres, une ligne ouverte 7 jours sur 7 et 24 h sur 24, une assistance psychologique, une couverture juridique à hauteur de 15 000 €... Et vient compléter les divers dispositifs instaurés par le gouvernement et par diverses organisations publics et privées : téléphones grave danger, bracelets anti-rapprochement, boutons d’alerte…
D'autres actions de ce type existent, impulsées par des institutions et des associations. "FEMMES avec…" et AGIPI ont voulu les mettre en avant dans un documentaire de 26 minutes, présenté en avant-première lundi 29 novembre.
Le documentaire est un panorama, représentant les réalités et les moyens instaurés en France pour lutter contre ces violences. L’objectif est de mettre en avant des solutions, montrer qu'elles existent, même si elles ne sont pas encore assez nombreuses.
Parmi les initiatives associatives innovantes, il y a la maison Françoise Giroud à La Seyne-sur-Mer, qui s’occupe d’accueillir les victimes de violences conjugales, ou encore le Home des Rosati à Arras, qui reçoit les primo-délinquants en attente de jugement, afin qu’ils ne récidivent pas. Le commissariat de Nantes a aussi pris la mesure du problème en instaurant une brigade spécialisée dans le traitement des violences conjugales. Une initiative louable quand on sait que 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite, souvent par manque de preuves, mais aussi à cause d'une chaîne pénale insatisfaisante.
"Violences conjugales, pour en finir avec ces maux", met en lumière les solutions qui éclosent petit à petit partout en France, afin de les saluer, mais aussi d'inspirer des initiatives similaires, et de pousser les victimes à aller porter plainte. Si la situation s'est déjà améliorée, il reste encore du chemin à faire pour faire évoluer les mentalités et informer le grand public sur ce fléau.