Entre médecins de plateau, rien ne va plus : Patrick Pelloux attaque Karine Lacombe

Auteur(s)
S. Jouan
Publié le 15 avril 2024 - 12:58
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Saget / AFP
Patrick Pelloux est accusé par sa collègue et infectiologue, Karine Lacombe, de « harcèlement sexuel et moral ». Une situation qu’il préfère devancer en choisissant de porter plainte contre elle.
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L’urgentiste rendu célèbre du grand public par ses positions en faveur du vaccin contre le Covid-19 en plein cœur de la crise sanitaire, est aujourd’hui accusé par sa collègue et infectiologue, Karine Lacombe, de « harcèlement sexuel et moral ». Une situation qu’il préfère devancer en choisissant de porter plainte contre cette dernière, estimant qu’il en est « obligé ».  

Certains échos se font entendre concernant un possible retour du mouvement « #MeToo », mais cette fois-ci dans le milieu médical. En effet, des propos mis sous silence depuis 2008 ressurgissent et menacent Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris (Hôpital Necker) et président de l'Association des médecins urgentistes de France.  

Roselyne Bachelot prend le parti d’expliquer plus précisément les faits remontant à plus de quinze ans. En effet, alors ministre de la Santé à cette époque, elle avait été contrainte de traiter le cas en « exfiltrant » l’urgentiste travaillant dans le même établissement que Karine Lacombe, à savoir l’hôpital Saint-Antoine.  

Les soignantes de l’hôpital Saint-Antoine à Paris s’étaient alors plaintes auprès de leur direction des propos déplacés que tenait l’urgentiste à leur encontre. Karine Lacombe l’a même accusé d’être un « prédateur sexuel », ce qui déplaît aujourd’hui à Patrick Pelloux qui prend les devants en portant plainte à son encontre.  

L’ancienne ministre Roselyne Bachelot explique que c’est à la suite d’une grande déception, dans l’accès avorté au poste de directeur du service des urgences, que Patrick Pelloux serait devenu insupportable. En effet, la directrice de l’hôpital Saint-Antoine avait même rapporté à la ministre qu’elle craignait qu’il ne mette fin à ses jours. Des conséquences de ce comportement, la ministre d’alors décide, avec son ministère et « Pierre Carli, patron du Samu de Paris », de l’envoyer dans un autre établissement.  

Le sujet ne serait, semble-t-il, pas si secret que cela. Une autre ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzin, aurait eu, elle aussi, vent de ces comportements. Ayant quant à elle effectuée l’essentiel de sa carrière à l’hôpital Necker, elle prend la parole dans Paris Match. « On m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il en a été exfiltré de Saint-Antoine. » 

L’urgentiste prend alors la parole sur son compte Instagram ce dimanche 14 avril, expliquant être tout à fait « sidéré » face à de telles accusations. Il estime que « C'est de la diffamation. Je ne souhaite pas réagir davantage aujourd'hui afin de préserver la sérénité des débats utiles autour du sexisme et des violences sexuelles ».  

Le fait que deux anciennes ministres de la Santé soient au courant de telles dérives peut interroger quant à l’efficacité des mesures prises. Le simple fait de changer d’établissement permettrait-il de dissiper toute dérive si les faits étaient avérés ? Par ailleurs, la présence médiatique à posteriori du Dr. Pelloux après de tels agissements peut aussi être interrogée. Le combat des femmes semble avoir bon dos. Malgré la connaissance du problème au plus haut niveau, ses agissements semblent passer au second plan si en contrepartie l’urgentiste peut appuyer pour la vaccination contre le Covid.

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