Baclofène : la dose maximale divisée par trois, 80 mg par jour contre 300 mg auparavant
Cela fait des années qu'il divise. Prescrit depuis mars 2014 dans le traitement de l'alcoolisme, le Baclofène fait souvent l'objet d'interrogations quant à sa réelle efficacité et aux effets secondaires qui lui sont imputés. Par conséquent, l'Agence du médicament (ANSM) a annoncé ce mardi 25 avoir divisé par trois la dose maximale pouvant être administré pour traiter l'alcoolisme "compte tenu du risque accru d'hospitalisation et de décès" lié à son utilisation à haute dose.
Jusqu'à présent, les doses prescrites pouvaient aller jusqu'à 300 mg par jour dans le cadre d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) contre désormais 80 mg par jour. L'organisme a toutefois rappelé que le traitement devait être réduit progressivement. Un courrier a d'ailleurs été adressé aux professionnels de santé afin de les informer de cette nouvelle mesure et des précautions particulières à prendre autour de cette prescription.
Ainsi, les patients en cours de traitement, qui reçoivent des doses supérieures à 80 mg/jour, doivent être revus par leur médecin afin d’initier une réduction progressive de la posologie par paliers (réduction de 10 ou 15 mg tous les 2 jours). Le tout, afin d'éviter tout risque de syndrome de sevrage (l'ensemble des signes physiques que pourrait ressentir le lors de l'interruption brutale du traitement habituellement prescrit). Ces derniers doivent également être suivis de façon rapprochée, jusqu’à stabilisation de la posologie.
Détourné de son usage initial, le Baclofène est à l'origine un décontractant musculaire. Ces dernières années, de nombreux alcooliques y ont eu recours, espérant mettre fin à leur addiction. Mais plusieurs études ont démontré les failles de ce traitement. Début juillet par exemple, l'une d'elles avait mis en garde contre le risque de décès dû aux prescriptions trop fortes du médicament. Elle avait été réalisée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs Salariés (Cnamts) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en collaboration avec l'Inserm. Pour rappel, 49.000 décès en France sont imputés à l'alcool chaque année.
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