Cigarette électronique : moins nocive mais un risque de dépendance accru pour les jeunes
La cigarette électronique peut être utile pour aider les fumeurs à arrêter, mais pourrait augmenter le risque de dépendance des adolescents. C'est en substance le message délivré dans une conférence sur le tabac vendredi 13 par Wilson Compton, le directeur adjoint du National Institute on Drug Abuse (NIDA, institut américain étudiant l'abus de drogues).
"Les cigarettes électroniques sont très prometteuses comme outil pour aider les fumeurs qui ne parviennent pas à cesser de fumer (…). Elles reproduisent certains gestes des fumeurs, ce qui pourrait être utile pour arrêter le tabac", a déclaré Wilson Compton. Le responsable sanitaire américain s'appuie sur un certain nombre de recherches sur le sujet et notamment la dernière en date, menée par la Cochrane Collaboration et publiée en décembre, qui conclue que les cigarettes électroniques ont un rôle important à jouer pour aider les fumeurs à réduire leur consommation de tabac ou à cesser de fumer.
Pour autant, la cigarette électronique pourraient bien être un facteur aggravant en ce qui concerne les adolescents. Ces derniers considèrent ainsi le substitut comme moins néfaste que la cigarette traditionnelle et sont donc moins effrayés à l'idée de la tester. Un danger, selon Wilson Compton qui rappelle que le cerveau des adolescents est plus susceptible de développer une dépendance à la nicotine que celui des adultes.
"Si des adolescents qui n'ont jamais fumé de tabac se mettent à utiliser des cigarettes électroniques, cela est profondément préoccupant car ils s'exposent délibérément à la nicotine, une substance provoquant une puissante accoutumance", a ainsi abondé le professeur Roy Harrison, spécialiste de santé environnementale à l'université de Birmingham (Royaume-Uni), lors de la même conférence.
Un constat qui ne fait pourtant pas l'unanimité. Deborah Arnott, qui dirige une association antitabac britannique, voit ainsi la cigarette électronique comme un moindre mal. Tout en rejoignant les constats de messieurs Compton et Harrison, elle assure quant à elle que le substitut électronique "est beaucoup moins dangereux et produit moins de dépendance que le tabac".
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