La prothèse vaginale Prolift dans le viseur, des plaintes à travers le monde

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 19 octobre 2017 - 22:42
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Une salle d'opération.
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©US Navy
Le Prolift est un dispositif médical utilisé pour traiter les descentes d'organes.
©US Navy
Selon une enquête de L'Obs, parue ce jeudi, la prothèse vaginale Prolift, inventée par des médecins français et censé éviter les descentes d'organes, fait l'objet de milliers de plaintes à travers le monde. En cause: les nombreux effets secondaires de ce dispositif.

Les victimes sont nombreuses. Selon une enquête de L'Obs, parue ce jeudi 19, la prothèse vaginale Prolift, inventée par des médecins français, fait l'objet de milliers de plaintes à travers le monde, notamment en Australie, Royaume-Uni, Ecosse, Etats-Unis et Pays-Bas. En cause: les effets secondaires provoqués par ce dispositif censé éviter les descentes d'organes. Commercialisée par Johnson & Johnson, cette prothèse a été retirée du marché mais se retrouve aujourd'hui au cœur d'un scandale sanitaire mondial.

A première vue, rien d'alarmant: il s'agit d'un filet de mailles en plastique, accroché à des ligaments et inséré par voie vaginale. Mais ce dispositif, qualifié à son lancement de révolutionnaire, a rapidement été la cause de nombreux problèmes, notamment pendant les rapports sexuels. Ainsi, comme l'a expliqué l'hebdomadaire, nombreuses sont les patientes qui ont expliqué que la prothèse leur cisaillait "le vagin" et qu'elle leur faisait l'effet d'une "râpe à fromage" ou d'un "papier de verre", une douleur rarement surmontable.

Visiblement, le problème viendrait du matériau utilisé qui serait trop lourd et tirerait sur les terminaisons nerveuses. Le Prolift pourrait donc entraîner des défauts de cicatrisation et une réaction inflammatoire à l'intérieur du vagin. Pire encore: de graves complications comme de l'incontinence, une nécrose des parois vaginales ou encore une perforation du rectum et de la vessie.

Au-delà du matériau inadapté et du manque d'informations sur les possibles effets secondaires, la prothèse n'a visiblement pas été correctement posée. En effet, sa pose devait être à l'origine effectuée par des spécialistes formés notamment en raison de la complexité du dispositif. Mais il semblerait que la prothèse se soit retrouvée, de nombreuses fois, entre les mains de chirurgiens non-expérimentés.

Au total, au moins 100.000 femmes auraient eu recours à cette prothèse vaginale, selon la revue Pelvimag. Depuis, des dizaines de milliers de plaintes ont été déposées contre Johnson & Johnson. L'une des victimes par exemple a obtenu 11 millions de dollars (9,3 millions d'euros) de dommages et intérêts de la part du fabricant en 2012. Et ce, après avoir subi 18 opérations pour retirer le Prolift. Responsable du désarroi de milliers de femmes, il a été interdit en 2012 aux Etats-Unis puis en 2013 en France.

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