Laboratoires favorisés, tests inefficaces et Etat complice : 300 malades de Lyme portent plainte
Un collectif rassemblant 300 patients atteints de la maladie de Lyme a décidé de porter plainte -au pénal cette fois- pour trafic d'influence, abus de biens sociaux et recel d'abus de bien sociaux, mise en danger de la vie d'autrui, violation du principe d'indépendance des experts et du principe d'absence de conflit d'intérêt.
Une plainte qui vise notamment l'Etat, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le Centre national de référence (CNR) de Strasbourg. Le collectif juge que si un seul test, à l'efficacité contestée, est autorisé en France, ce serait dans l'intérêt de l'industrie pharmaceutique et contre celui des malades.
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Pour les plaignants, le directeur du CNR qui participe à l'homologation des test a favorisé les laboratoires en favorisant le test Elisa, qui ne détecte que trois à cinq bactéries différentes qui peuvent causer Lyme. Une démarche que l'ANSM et l'Etat auraient également favorisée ne serait-ce que par leur inaction ou leur manque de vigilance.
La maladie de Lyme, essentiellement transmise par les tiques est en effet difficile à diagnostiquer de par la variété des symptômes. Le test Elisa étant imparfait, de nombreux patients sont contraints de recourir à des moyens détournés et plus onéreux, comme se faire dépister à l'étranger ou via des tests vétérinaires. Les médecins qui poussent les contrôles plus loin risquent de leur côté de voir leur zèle sanctionné par l'Assurance Maladie.
"En validant et en imposant une seule technique de tests, un seul protocole de dépistage et en favorisant un certain nombre de laboratoires, on interdit d'une part qu'il puisse y avoir un doute ou une discussion sur la fiabilité de ces tests, mais d'autre part d'autres dépistages de la maladie de Lyme",résume à RMC Julien Fouray l'un des avocats des plaignants.
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