Obésité : il n'y aura pas de taxe sur la malbouffe
Devenue un véritable problème de santé publique en France, l'obésité touche 15% des Français. Pour lutter contre ce fléau, la direction du Trésor a fait part d'une proposition. Dans un rapport publié jeudi 1er septembre, l'organisme, qui conseille le ministère de l'Economie et des Finances, a suggéré d'instaurer une taxe sur les produits alimentaires qui favorisent le surpoids. "Une option intéressante pourrait être de taxer les produits au-delà d’un certain niveau de calories, ou en fonction de leur qualité nutritionnelle, comme cela a été fait au Mexique à partir de 2014", est-il ainsi indiqué. Concrètement, il ne s'agit plus de cibler certains aliments, comme les boissons sucrées par exemple, mais de créer un prélèvement généralisé.
Mais cette idée a été rapidement écartée par Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du Budget. "Non, il n’est pas question de regrouper toutes les taxes en une seule taxe qui tiendrait compte des calories", a-t-il déclaré au micro de RTL expliquant que cette idée serait trop complexe à mettre en place. Même son de cloche pour le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin qui s'est exprimé au micro de Radio Classique. Pour lui, il n'est pas question que créer des taxes alors que le gouvernement "tente de baisser les impôts, de supprimer les taxes". "La direction du Trésor est là pour faire des propositions, alimenter la réflexion et il se trouve que les politiques sont là pour décider", a-t-il rappelé en parallèle.
Selon la direction du Trésor, ce problème de santé publique, qui peut provoquer du diabète, de l'hypertension artérielle ou des maladies respiratoires, articulaires et cardiovasculaires, est chiffré à 20 milliards d'euros, soit un montant comparable à celui de l'alcool (15 milliards d'euros) ou du tabac (26,6 milliards d'euros). Outre les dépenses de santé, l'obésité "provoque aussi des pertes de production au niveau national, en excluant certaines personnes du marché du travail, ou en créant de l'absentéisme pour raisons médicales". En revanche, le Trésor rappelle que l'obésité peut aussi induire des moindres dépenses pour les systèmes de retraite puisque les personnes obèses meurent en moyenne plus jeunes (réduisant ainsi le coût des pensions versées par la sécurité sociale).
D'après le site Les Echos, l'obésité est responsable d'une diminution de l'espérance de vie de 3,5 à 8 ans.
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