Ravages de l'alcool : un rapport de la Cour de comptes dénonce la "complicité" de l'Etat
C'est un rapport au vitriol de la Cour des comptes dont Europe 1 révèle le contenu ce lundi 13. Le document qui doit être rendu public mercredi 15 met en évidence une certaine passivité, voire une "complicité" de l'Etat face aux ravages de l'alcool et à la mort chaque année de 49.000 personnes en France.
Principale faute révélée par les sages de la rue Cambon, une sous-estimation du danger que représente l'alcool. Le fameux "un verre, ça va", la croyance selon laquelle un petit verre de vin quotidien fait plus de bien que de mal, la "norme véhiculée ces dernières années sur le nombre de verres d'alcool acceptable" (trois pour les femmes, quatre pour les hommes) sont en effet remis en cause.
L'alcool aurait dès le premier verre des conséquences sur l'apparition de certains cancers. Un simple appel à la modération en petits caractères sur les bouteilles ne serait donc pas à la hauteur du risque, en comparaison par exemple de l'imposant "Fumer tue" des paquets de cigarettes.
Toujours selon Europe 1, le rapport pointerait également deux failles dans la lutte contre les ravages de l'alcool. Dans la prévention d'abord avec un faible investissement public dans les études sur le sujet. A titre de comparaison, les Etats-Unis y consacrent des sommes dix fois supérieures.
Mais le document met aussi en évidence les limites des contrôles d'alcoolémie au volant. En cause, le coût élevé et la complexité de ces procédures qui nécessitent l'intervention physique de policiers ou gendarmes et même une prise de sang pour les taux les plus élevés, quand un radar automatique peut se charger des contrôles d'excès de vitesse.
Le rapport évoquerait également le poids de l'industrie de l'alcool au pays du vin. Face à l'importance de ce secteur en France, l'Etat serait moins enclin à prendre à bras le corps la problématique de la consommation d'alcool. La Cour des comptes met cependant l'Etat en garde contre de possibles conséquences judiciaires, envisageant que des malades portent un jour plainte contre les pouvoirs publics pour leur passivité.
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