Troubles immunitaires, cancer colorectal : inquiétudes autour du dioxyde de titane E171
Troubles immunitaires, pénétration des parois de l'intestin, lésions prénéoplasiques, cancer colorectal... les termes employés par les chercheurs de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) peuvent inquiéter quand on sait qu'ils portent sur une substance que l'on retrouve dans de nombreux produits de grande consommation.
Toutefois ils précisent que les résultats de cette étude menée sur des rats -s'ils ont le mérite d'alerter sur de potentiels risques- ne sont pas transposables aux humains sans travaux complémentaires.
La substance incriminée est le dioxyde de titane, dont on peut retrouver l'appellation -E171- sur les emballages aussi bien de bonbons, produits chocolatés, biscuits, compléments alimentaires mais aussi dentifrice, produits pharmaceutiques, et même dans la peinture et les matériaux de construction.
Comme près de 300 autres substances, le dioxyde de titane est classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, une branche de l'Organisation mondiale de la santé) dans la catégorie des cancérigènes possibles pour l'homme. Les chercheurs de l'Inra se sont donc penchés sur les effets que peut avoir son ingestion, notamment parce que les enfants y sont particulièrement exposés via les confiseries dont ils sont friands. Les résultats ont été publiés vendredi 20.
En exposant des rats à des quantités analogues à une consommation humaine, les scientifiques ont constaté "que le dioxyde de titane est absorbé par l’intestin et passe dans la circulation sanguine". Ils ont également remarqué que cette substance altère -sur ces animaux- la réponse immunitaire en se fixant sur la paroi de l'intestin grêle et du colon.
Le E171 pourrait également favoriser l'apparition du cancer colorectal. Une exposition chronique des rats a en effet conduit à " l’augmentation de la taille des lésions prénéoplasiques (qui apparaissent avant une tumeur sans que celle-ci soit nécessairement cancéreuse, NDLR)".
Les chercheurs concluent donc que "ces premiers résultats justifient une étude de cancérogénèse selon les lignes directrices de l’OCDE, afin de compléter ces observations à un stade plus avancé de la pathologie. Ils fournissent de nouvelles données pour l’évaluation du risque de l’additif E171 pour l’Homme".
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