Un homme empoisonné au cyanure à cause de noyaux d'abricots
Après les cerises, les abricots. Un Australien de 67 ans a été victime d'un empoisonnement au cyanure en raison de sa consommation de noyaux d'abricots, ont rapporté lundi 11 ses médecins en publiant un article dans le British Medical Journal. Ils ont constaté cette complication alors qu'ils étaient en train d'opérer le sexagénaire, en rémission d'un cancer.
Durant l'intervention, le taux d'oxygène dans le sang du malade s'est avéré étonnamment bas. Des tests sanguins ont révélé qu'il s'agissait bien d'un empoisonnement au cyanure. L'homme a alors confirmé qu'il consommait non seulement des noyaux d'abricots mais aussi un complément alimentaire en contenant.
Les noyaux d'abricots et la vitamine B17 qu'ils renferment sont en effet présentés par certains sites, prétenduement "alternatifs" mais plutôt conspirationistes, comme efficaces contre le cancer.
Or les graines des abricots, mais aussi des prunes et -dans une moindre mesure- des cerises contiennent de l'amygdaline. Cette substance est produite durant la digestion du cyanure d'hydrogène, bien connu pour être un poison mortel. En juillet dernier, un Britannique curieux quant au goût des noyaux de cerises avait ainsi fini aux urgences.
L'Australien en question présentait ainsi dans le sang 25 fois la dose normale de cyanure. Il en ingurgitait quelque 17 milligrammes par jour. La dose létale en une seule prise est de plus de 100 milligrammes pour un homme adulte, mais le poison peut même à faible dose provoquer nausées, maux de tête, vomissement et donc mauvaise oxygénation du sang.
Pour les médecins de ce patient, "son cas illustre la manière dont l'administration chronique de médecines complémentaires peut entraîner une intoxication dangereuse, qui peut avoir de nombreuses conséquences sérieuses".
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