Une patiente prend feu pendant une césarienne : les autorités alertaient déjà en 2012 sur les dangers du bistouri électrique
Un fait divers qui s'est produit vendredi 6 dans l'Orne a fait ressurgir des inquiétudes quant à l'utilisation d'un dispositif médical particulier: le bistouri électrique. Une femme a dû être opérée en urgence à l'hôpital de Flers pour subir une césarienne et mettre au monde son bébé. Ce dernier va bien. Mais la maman a été victime d'un incident très rare dans ce type d'opération.
Elle a ainsi subitement pris feu et a été brûlée au troisième degré sur 15% de son corps. Si ses jours ne sont pas en danger, mais l'expérience a évidemment été extrêmement douloureuse. Si une enquête est toujours en cours pour déterminer la cause exacte de cet incident, le bistouri électrique est soupçonné d'en être responsable.
Les cas de brûlures graves après utilisation de ce dispositif médical sont rares mais il existe des précédents. En 2012, après avoir reçu plusieurs signaux d'alerte, l'Afssaps, devenue depuis l'Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), avait même publié un bulletin dit de "matériovigilance", pour signaler les risques et donner des précautions d'emploi du bistouri électrique.
Mais dans son communiqué, l'Afssaps précisait bien que c'était "l'utilisation concomitante d'un antiseptique alcoolique pour la préparation de la peau et d'un bistouri électrique" qui pouvait comporter des risques. Un élément qui n'a pour l'instant pas été mis en lumière dans l'enquête sur les blessures subies par la jeune maman ornaise.
Aux Etats-Unis aussi ce type d'incidents avait suscité des inquiétudes et plusieurs cas ont été recensés ces dernières années. Le centre américain pour les informations biotechnologiques avait évoqué en 2010 quatre cas de graves brûlures dues à l'utilisation du bistouri électrique durant une opération chirurgicale. Dans les quatre cas d'ailleurs, c'est la partie du corps en contact avec la plaque du bistouri électrique qui a été touchée.
En 2016, de nouveaux cas ont été recensés, impliquant là aussi des brûlures au troisième degré, mais sur une surface du corps relativement restreinte (une dizaine de centimètres). Après les soins postopératoires, une cicatrisation quasi-complète avait été obtenue au bout de huit semaines en moyenne.
Contactée par France-Soir, l'Ansm a tenu à faire remarquer que, parfois, les incidents impliquant certains dispositifs médicaux ne leur sont pas forcément communiqués. Tout simplement parce que les médecins ou chirurgiens qui pratiquent l'intervention ne font pas toujours le lien entre le dispositif médical en question et les brûlures causées.
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