Allergies : la faute à Neandertal
Rougeurs, yeux embrumés, éternuements... Les allergies gâchent le quotidien de nombreuses personnes à travers le monde. La faute à pas de chance, pourrait on croire. Mais des responsables ont été désigné par deux études publiées jeudi 7 dans la revue American Journal of Human Genetics.
Ces coupables, ce seraient les hommes de Neandertal et de Dénisova (ou Dénisovien) et leurs ébats préhistoriques avec certains de nos ancêtres. Neandertal et Dénisovien ne sont en effet pas nos aïeux directs. Mais il y a environ 40.000 ans, ils auraient croisé les hommes modernes, nos ancêtres venus d'Afrique.
Il faut croire que les espèces se sont bien entendues puisqu'il y aurait eu accouplement. Et c'est de là que proviendraient les allergies. En effet, les études ont relevé entre 1% et 6% de gènes communs avec Neandertal et Dénisovien chez les populations non-africaines d'aujourd'hui. Ces même populations qui sont issues de la rencontre entre les trois espèces préhistoriques.
"Les Néandertaliens avaient vécu en Europe et dans l'ouest de l'Asie pendant 200.000 ans avant l'arrivée des humains modernes. Ils étaient probablement bien adaptés au climat, à l'alimentation et aux pathogènes et en s'accouplant avec eux, nous humains modernes avons hérité de ces adaptations avantageuses", explique Janet Kelso, du Max Planck Institute en Allemagne, principal auteur d'une des études.
La rencontre de cette force de la nature avec les hommes modernes aurait donc accouché d'humains plus résistants: "Notre étude montre que les croisements avec des humains archaïques (Neandertal et Dénisovien, NDLR) ont eu des implications pratiques pour les hommes modernes, dont la plus évidente a été notre adaptation à l'environnement en améliorant notre résistance aux pathogènes et notre métabolisme pour digérer de nouveaux aliments".
Seulement, cette résistance a eu un prix. Car ces gènes sont aussi responsables d'une sensibilité excessive du système immunitaire, ce qui provoque des allergies. Les porteurs sont ainsi plus sujets à l'asthme, au rhume des foins et à d'autres allergies. Les éternuements seraient donc le prix à payer pour une résistance à des pathologies bien plus graves.
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