Arte évoque les effets secondaires sévères de la vaccination anti-Covid
TÉLÉVISION - Arte TV a diffusé un reportage à propos des effets secondaires sévères des vaccins anti-Covid-19. Une rareté. Ce film de la réalisatrice allemande Silvia Kaiser, notamment composé de témoignages de victimes gravement atteintes par la vaccination, a été proposé sur la grille des programmes de la chaîne le mercredi 8 février à 13 heures [ndlr : informations actualisées à propos des diffusions en fin d'article]. YouTube - malgré un avertissement pour prévenir que le sujet est susceptible de “faire l’objet de désinformation” - propose la vidéo qui dépasse le demi-million de vues [au 12 février 2023]. De quoi libérer la parole ?
En 2009, la chaîne de télévision Arte diffuse à une heure de grande écoute le film Les profiteurs de la peur, de Jutta Pinzler, réalisatrice allemande. En pleine grippe A, la parole est donnée à l’époque à des sceptiques de la gestion politique de cette pandémie (classée ainsi selon l’Organisation mondiale de la Santé, OMS). Tel le médecin interne Wolfgang Wodarg, qui participera par la suite à l’accablant rapport du Sénat français (rédigé en 2010) à propos des solutions inappropriées et ruineuses retenues par les pouvoirs publics face au virus H1N1. Tels de nombreux citoyens anonymes qui expriment leurs doutes quant à la nécessité d’une vaccination massive, évoquant à la fois les effets secondaires graves et le business opportuniste de l’industrie pharmaceutique.
Au-delà de l’émotion
En 2023, trois ans après le début de la crise sanitaire de la Covid-19 et deux ans après l’injection des premiers vaccins censés protéger contre cette maladie, Arte TV propose un nouveau film qui pose question quant aux conséquences de la gestion politico-administrative d'une crise sanitaire. Toujours réalisé par une Allemande, Silvia Kaiser, il est cette fois diffusé dans la série Regards, de façon plus confidentielle (pas en prime time à ce jour). Intitulé “Vaccination anti-Covid, vivre avec les effets indésirables”, ce reportage-documentaire se focalise sur les victimes d’effets secondaires très graves du vaccin anti-Covid-19.
Construit notamment autour d'un ensemble de témoignages poignants, le film a le mérite d’aller au-delà de l’émotion. Il permet de comprendre les mécanismes qui ont peu à peu exclu les victimes de la vaccination d’une logique de soins de la part du corps médical, les empêchant d’accéder à des dédommagements et, in fine, en les excluant du débat public.
Si la participation de deux professeurs de médecine “pro-vaccination” anti-Covid-19 pondèrent, voire discréditent, les récits des victimes (y compris ceux médicalement détaillés), leurs propos illustrent paradoxalement les mécanismes qui ont verrouillé dans l’opinion publique toute remise en question éventuelle de la politique de vaccination. Jusqu’à en arriver, pour certains professionnels de santé, à négliger et oublier les victimes d’effets secondaires qui devraient être pourtant leurs patients les plus prioritaires.
La chaîne Arte désormais plus discrète sur cette thématique ?
Contrairement au film de 2009, ici, point d’interventions comparables à celle de l’ancien député allemand du parti social-démocrate Wodarg. Avec un propos qui aurait pu une nouvelle fois, par exemple, évoquer l’influence de l’industrie pharmaceutique dans la mise en place d’un discours médiatique uniforme, ici très favorable aux vaccins ARNm (forcément efficaces à 95% , forcément sûrs , forcément sans effets secondaires , etc), qui a la particularité de ne pas supporter la contradiction, y compris issue de la disputatio scientifique.
Arte a adopté de manière générale, au sein de sa ligne éditoriale, un plébiscite pour les vaccins à technologie ARN messager, pourtant expérimentaux. Ces derniers sont présentés de façon dithyrambique dans plusieurs documentaires dont “l’ARNm nous sauvera-t-il du cancer ?” qui affirmait : “L'ARNm est un succès total contre la Covid, c'est tellement fabuleux qu'on pourrait croire que le vaccin contre le cancer est pour demain”. Seule exception : un autre film de 90 minutes nommé “Big Pharma, labos tout puissants”, qui n’oublie pas de poser certaines questions relatives à cette industrie qui brasse des milliards et ne se limite pas à vanter ses produits.
Malgré ce dernier effort cité, une véritable chape de plomb médiatique s’est abattue sur les effets sérieux de la vaccination anti-Covid (cette dernière étant présentée comme "un succès"). S’exprimer à leurs sujets à la télévision dans le cadre d’émission de débats pondérés et sérieux a été une quasi impossibilité ou à peine réalisable au sein de discussions proches de la foire d’empoigne dans quelques talk-shows dits de divertissement (par exemple sur C8). Et lorsqu’une journaliste au professionnalisme reconnu s’y consacre, comme Lise Dolmare dans son émission “Regards croisés” diffusée sur la chaîne Guadeloupe La première (groupe France Télévisions) le 9 décembre 2021 (avec le témoignage de victimes de la vaccination et un professionnel de santé pour échanger), celle-ci est vertement recadrée par le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, soit le pouvoir politique.
“La deuxième dose m’a vraiment fichu un coup”
Le reportage-documentaire de Silvia Kaiser ne connaît pas ce problème pour le moment. La parole est libérée. Et elle impressionne terriblement. Dès le début du film, la voix-off donne le ton : “Depuis qu’il a été vacciné contre le Covid-19, Pascal Mertens n’arrive quasiment plus à se déplacer.” Cet homme de 35 ans peine visiblement à effectuer tout mouvement. “Je suis un adulte dans le corps d’un enfant. Je ne suis plus capable de faire quoi que ce soit”, dit Pascal. “Je me sens comme un papy de 70 qui se contente de végéter dans son coin”, continue-t-il.
Pascal Mertens, jadis dynamique et sportif, est “aujourd’hui complètement dépendant”, a perdu “quinze kilos et souffre de paralysie partielle”. Il poursuit : “J’en suis arrivé à un point où se déplacer est devenu superflu. (...) Mes mains ne réagissent pas comme je voudrais qu’elles le fassent. (...) Après la première dose, j’ai eu des convulsions dans les bras et les jambes. Mais pas de douleur. La deuxième dose m’a vraiment fichu un coup. Je me suis senti de plus en plus faible, je me suis mis à tomber. (...) Quand j’ai vu que je n’arrivais plus à monter l’escalier, je suis allé consulter mon médecin.”
Sa mère intervient quant à cette prise en charge médicale : “Les mois passent et rien ne bouge. Parce que ces malades n’existent pas. Ils ne sont pas censés exister. Fin du débat.” Si la voix-off du reportage-documentaire veut soutenir l’idée qu’une “infime partie de la population souffre de séquelles post-vaccinales”, le problème de l’abandon de l’État et du corps médical des malades est clairement soulevé.
“Pascal se sent abandonné”, indique la voix-off. Et pour cause. Un neurologue suit Pascal. “Une personne très bien”, selon sa famille, qui “prescrit tout ce qu’il peut”. Mais à la question “cela peut venir du vaccin ?”, la réponse est sans appel : “Il m’a regardé avec un drôle d’air et m’a répondu ‘Non. Cela peut venir d’une sclérose en plaque’”.
Symptômes du Covid long ou effet de la vaccination ?
Le parcours du combattant pour faire reconnaître la cause de la pathologie commence. Sans cela, il est impossible d’espérer pouvoir solliciter des dommages et intérêts. La première étape pour essayer de trouver réparation est, par conséquent, de trouver des praticiens qui acceptent d’écouter la parole des victimes. Avec l’esprit assez scientifique pour envisager rationnellement, après en avoir douté, la responsabilité du vaccin anti-Covid-19. “Pascal espère arriver à obtenir un rendez-vous auprès du professeur Bernhard Schieffer de l’hôpital universitaire de Marburg (ndlr : Région Hesse, Allemagne), responsable du service post-vaccination. Mais il est sur liste d’attente avec 6 500 personnes souffrant de syndromes post-vaccinaux.”
6 500 personnes, un chiffre qui s’accommode mal avec l’affirmation “infime partie de la population”. Si ce nombre est, bien évidemment, à relativiser, en parler est nécessaire et affronter le regard des victimes de la vaccination, une nécessité. Car le problème soulevé par le film est bien celui-ci : le professeur Schieffer est présenté comme “le premier médecin à avoir alerté sur (les effets secondaires), il y a un an”.
Il précise lui-même : “Après le début de la campagne de vaccination, lancé avec un grand enthousiasme, nous nous sommes confrontés à des gens qui avaient des symptômes du Covid long, sans avoir de traces de contamination. Il s’agissait de personnes jeunes, principalement des femmes. Mais relativement peu nombreuses par rapport à la masse des malades du covid long. Nous nous sommes alors demandés d’où venait ce phénomène.” Ainsi, pour bien répondre à cette question, commencer par écouter les témoignages - et ne pas nier leur existence même - apparaît être une évidence.
Autre victime présentée dans le documentaire, Tamara Restlaff, 28 ans. Après sa vaccination, la jeune femme est “constamment fatiguée”. Elle souffre de “vertiges” et pour, elle aussi, le moindre mouvement lui demande “de gros efforts”. “Je suis l’ombre de moi-même.” Les conséquences de ses effets secondaires heurtent sa vie professionnelle : “Au début, les gens ont été très compréhensifs avec moi. Mais au bout de cinq mois, on m’a licenciée. Cela fait un an que je suis en arrêt maladie. Mon indemnité ne durera pas éternellement…”
Renvoyée chez elle par l’hôpital, ce dernier… lui envoie des malades
Employée en contact avec le public, elle a été l’une des premières à se faire vacciner malgré le fait qu'avec la covid, au regard de son âge, elle ne risquait statistiquement à peu près rien. En effet, en reprenant les chiffres de Santé Publique France (et de l’INSEE en 2021), pour les personnes issues de la classe d’âge de 20 à 59 ans, sur une durée de deux ans après le début de la crise sanitaire en 2020, 5 403 décès sont à déplorer sur un total de plus de 33 millions de personnes (33 192 633). Autrement dit 0,016% de cette population. Un chiffre à retenir.
Tamara milite désormais sur les réseaux sociaux. Elle dit avoir “l’impression de pallier les manques du ministère de la Santé.” Pourquoi ? De façon à peine croyable, les hôpitaux dirigent les patients vers elle, la malade. Le monde à l’envers et Tamara n’en revient pas : “Le gouvernement aurait dû prévoir que les choses pouvaient mal se passer. Je ne comprends pas comment dans ce type de situation, on peut foncer tête baissée en se disant qu’il n’y aura pas d’effets secondaires. Pourquoi aujourd’hui n’y a-t-il plus d'accueil ? Pourquoi les gens comme moi ne sont-ils pas aidés ?”, dit-elle.
“J’ai consulté plusieurs médecins spécialisés dans le Covid long. Mais à chaque fois que j’ai dit que cela venait du vaccin, on m’a rejetée. On ne voulait plus me recevoir en consultation et on m’a renvoyé chez moi.” Le tabou du risque vaccinal. D’autres victimes en viennent à penser au suicide, selon Tamara, qui indique ne pas avoir la formation en psychologie pour affronter cela. “Une femme s’est jetée par la fenêtre pas plus tard que la semaine dernière”, déplore-t-elle.
L’inévitable balance bénéfice-risque
Une nouvelle fois, la voix-off du documentaire se charge de pondérer ses propos : “Depuis le début de la pandémie, 12,4 milliards de doses ont été faites. Dont 186 millions en Allemagne. L’écrasante majorité d’entre elles n’a représenté aucun problème mais certains graves symptômes” peuvent surgir. Et reprend les chiffres de l’Institut Paul Ehrlich : “0,02% d’effets graves indésirables (soit des pathologies suite à la vaccination développées depuis plus de 6 mois), soit 37 200 personnes. Une statistique moyenne observée en moyenne pour des vaccins courants”.
0,02%. Rappelons le chiffre de 0,016% présenté plus haut. La “rareté” prétendue des effets secondaires peut-elle faire oublier la problématique de la balance bénéfice-risque ? Peut-elle ignorer les questions quant à l’utilité de vacciner des populations non véritablement concernées “dans leur écrasante majorité” sans faire de distinctions relatives, par exemple, aux différences d’âges ? A fortiori pour le cas des vaccins ARNm, toujours expérimentaux. Plus encore pour des produits qui n’empêchent pas la transmission et n’ont pas été la cible de toutes les études de pharmacovigilance nécessaires à leur évaluation définitive.
Premier professeur interrogé dans le reportage, Bernhard Schieffer tente l’explication de l’origine des effets secondaires, liés selon lui à une inflammation “nécessaire” pour montrer une réaction à “l’antigène pour développer une certaine immunité” qui doit être “contenue”. Ce qui n’est pas toujours possible lorsque la personne vaccinée développe simultanément d’autres infections "comme la borréliose".
Vision sanitaire contre vision politico-sociétale
En revanche, le professeur Christoph Kleinschnitz, de l’hôpital universitaire d’Essen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), ne s’encombre pas vraiment d’essayer de comprendre “le phénomène” décrit par le professeur Schieffer. Visionnant lui-même le témoignage de Pascal Mertens et apostrophé par l’une de ses questions, si le professeur constate bien “une paralysie, un déficit neurologique”, il précise immédiatement que “cette pathologie est fréquente en neurologie et peut survenir au moment d’une vaccination, par hasard”. Et si ce n’était pas le hasard ? “On ne peut pas parler de séquelles post-vaccinales parce que des gens en parlent et cela ferait du tort à la campagne de vaccination.” Et met en avant un “bénéfice considérable”. Même pour des jeunes personnes de 28 et 35 ans ?
Kleinschnitz va encore plus loin dans son analyse qui, finalement, s’occupe peu de raisons de santé : “Ensuite se poserait la question des indemnités. Il faudrait déterminer qui pourrait les toucher et qui ne pourrait pas. Si l’on reconnaissait une relation de cause à effets, cela serait très coûteux pour la société”. Après la gabegie autour des contrats signés entre Albert Bourla (Pfizer) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, cette prise de position pourrait apparaître aux yeux de l'opinion publique comme déplacée.
Au sujet de la diffusion sur YouTube
Ce reportage a été rediffusé, si l’on saisit bien la grille des programmes d’Arte [article modifié le 11/02 : précision apportée au sujet de la première diffusion du film qui a été réalisée le mercredi 8 février à 13h, avant la rédaction de cet article], à une seule reprise, le vendredi 10 février, à 4h10 du matin.
Il est disponible depuis avant-hier jusqu’au 6 février 2024. Pour passer outre le faible nombre de diffusions de ce reportage à la télévision, la chaîne YouTube d'Arte TV Regards reprend la vidéo en libre accès. Toutefois, un avertissement de la maison mère de la plateforme vidéo, Google-Alphabet, invite le spectateur à “consulter les dernières informations sur le site du gouvernement français” au sujet du vaccin contre la Covid-19. “Pourquoi ce message s’affiche-t-il ?”, selon YouTube ?
Lorsque vous recherchez ou regardez des vidéos liées à des sujets susceptibles de faire l'objet de désinformation (les premiers pas de l'Homme sur la Lune, par exemple), un panneau d'informations peut apparaître en haut des résultats de recherche ou sous la vidéo que vous regardez.” Autrement dit, attention, voilà un sujet qui peut entraîner de la désinformation, selon la plateforme numérique. Mais cette fois-ci, c’est Arte qui diffuse. On ne va pas censurer Arte, tout de même ?
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