Trump défend d'anciens employés de la Maison Blanche accusés de violences conjugales

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Par Leo MOUREN - Washington (AFP)
Publié le 10 février 2018 - 21:21
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Donald Trump est monté au créneau samedi contre les "fausses accusations" qui "détruisent des vies", après les démissions cette semaine de deux employés de la Maison Blanche, accusés de violences physiques par leurs ex-femmes.

"Des gens voient leur vie détruites et brisées par de simples accusations. Certaines sont vraies et certaines sont fausses. Certaines sont vieilles et certaines sont récentes", a tweeté le président américain samedi.

Donald Trump faisait très probablement référence à Rob Porter et David Sorensen, deux anciens employés de la Maison Blanche qui ont respectivement quitté l'exécutif américain mercredi et vendredi, après des accusations de violences conjugales. Les deux hommes nient les faits qui leur sont reprochés.

"Quelqu'un qui est faussement accusé ne peut pas s'en remettre, sa vie et sa carrière sont finies. Ca n'existe plus les procédures équitables?", a ajouté le président américain sur son réseau social favori.

Rob Porter, qui était secrétaire du personnel de la Maison Blanche, est accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques. L'une d'entre elles, Jennie Willoughby, a expliqué sur la chaîne CNN vendredi avoir vécu dans la "terreur permanente" pendant sa relation avec M. Porter.

Des photos de sa première femme, Colbie Holderness, avec un oeil au beurre noir, ont également été publiées. Le coup a été assené par Rob Porter, assure-t-elle.

Cela n'a pas empêché le président américain de réagir dès vendredi en soulignant le "moment difficile" que traverse l'homme de 40 ans. "Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison Blanche", a-t-il souligné dans le Bureau ovale, en ajoutant: "Il dit qu'il est innocent et je pense qu'il faut s'en souvenir".

"Il n'y a pas de tolérance au sein de cette Maison Blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux", a pour sa part réagi le vice-président Mike Pence depuis la Corée du Sud, se disant "atterré" par les accusations.

- Démission de John Kelly ? -

Ces dernières fragilisent tout l'entourage de M. Trump puisque John Kelly, le secrétaire général de la Maison Blanche, est accusé d'avoir eu connaissance des faits reprochés à Rob Porter. Le New York Times affirmait vendredi soir que le président était furieux contre M. Kelly, notamment à cause de ses affirmations mensongères selon lesquelles il avait oeuvré activement au renvoi de Rob Porter dès que les accusations ont émergé.

Toujours selon le New York Times, le secrétaire général de la Maison Blanche pourrait même démissionner, et Donald Trump envisagerait de le remplacer par Mick Mulvaney, le directeur du budget de la Maison Blanche, l'élu de Californie Kevin McCarthy ou Gary D. Cohn, son conseiller économique. Le nom de son ami Thomas J. Barrack Jr, un homme d'affaires, est également mentionné.

David Sorensen, l'autre employé de la Maison Blanche accusé de violences conjugales, était chargé de la rédaction des discours. Son ancienne épouse, Jessica Corbet, a témoigné dans le Washington Post avoir subi des violences physiques de sa part, décrivant notamment comment il l'a brûlée avec une cigarette et l'a cognée contre un mur. Des accusations rejetées en bloc par son ancien mari.

"En fait, j'étais la victime de violences physiques répétées, pas elle", a-t-il même déclaré dans un communiqué transmis au Washington Post.

L'attitude du 45e président des Etats-Unis vis-à-vis d'hommes accusés de violences sur des femmes avait déjà été critiquée lorsqu'il avait choisi de soutenir Roy Moore, candidat républicain malheureux à une élection sénatoriale en Alabama. Le magistrat ultra-conservateur était accusé d'agressions sexuelles sur mineur.

"Il dit que cela ne s'est pas passé. Et, vous savez, il faut aussi l'écouter", avait plaidé l'ancien magnat de l'immobilier en novembre.

Il avait également qualifié de "bonne personne" le journaliste Bill O'Reilly, licencié de Fox News après des accusations, notamment, de "relation sexuelle non consentie".

Donald Trump, lui-même accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, s'était vanté en 2005 dans une vidéo publiée pendant la campagne présidentielle de 2016 de pouvoir "attraper" les femmes "par la chatte" grâce à sa célébrité.

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