Afin de prôner un nouveau mode de vie, Rafaël Llodra annonce une 7e Course de la liberté de 1.000 km
ENGAGEMENT - Le champion du monde français de boxe muay-thaï, Rafaël Llodra, a publié le trajet de sa prochaine Course de la liberté. Pour la 7e fois depuis février 2022, l’athlète se lance dans un évènement hors norme : un parcours de 1.000 km réalisé en 30 jours, à pied, afin de dénoncer le système politique et médiatique qui, à ses yeux, s’apparenterait de plus en plus à une forme de totalitarisme depuis l’avènement de la crise sanitaire. Le combattant, qui a réussi à décrocher dans sa carrière la ceinture mondiale WBC et la ceinture intercontinentale WMC, tente de sensibiliser la population à ses valeurs "d’autonomie, de respect de la nature et du vivant", "d’anarchie" et au "véganisme", selon l’intéressé. Depuis un an et demi, il a rallié Paris depuis Lourdes, parcouru la Corse et ses montagnes, effectué un tour de la Bretagne jusqu’au Mont Saint-Michel, parcouru un périple de la côte Vermeille jusqu'à la côte d'Azur. Le 26 août, Rafaël Llodra partira cette fois-ci de la commune d'Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques, la région qui l'a vu grandir. Cette Course de la liberté, nommée la "Pyrenaïca" a pour objectif de se terminer le 23 septembre à Bordeaux, en Gironde. Regardez de nouveau notre reportage sur la première édition de la Course de la liberté, en 2022. (Lisez l'entretien avec Rafaël Llodra en dessous de la vidéo)
Les citoyens souhaitant participer à l’évènement font partie intégrante de l’aventure. Le sportif dort chez l’habitant partageant ses convictions, certains ramènent des plats, des boissons à certaines étapes. D’autres courent avec lui, autant qu’ils le peuvent, certains amateurs d’endurance, tentent de parcourir les quarantaines de kilomètres quotidiens pour rallier chaque étape. Depuis la première édition, de plus en plus de personnes suivent les aventures de Rafaël Llodra et sont présents pour l’accueillir à la fin de chaque parcours.
Entretien
Romain Pauc, pour France-Soir : Les causes que vous défendez avec ces Courses de la liberté ont évolué au fil des éditions. Pouvez-vous nous les détailler aujourd'hui ?
Rafaël Llodra : Cette course est née en réaction aux mesures totalitaires et liberticides que nous avons subies ces dernières années. Lors de la première édition (février 2022) certaines étaient toujours actives et le message était simple : nos corps et nos vies nous appartiennent, nous allons où nous voulons quand nous voulons sans nous faire museler ni injecter. Aujourd’hui les conditions et les motivations ont évolué, je transmets avec les courses mes valeurs d’autonomie, de respect de la nature et du vivant, l’anarchisme (qui est je le rappelle rien d’autre que le fait de se gouverner nous-même dans une relation horizontale et complémentaire entre chacun) et le véganisme ; crée du lien et fonde une grande Famille à travers la France entière. La Course de la liberté c’est une aventure humaine et une célébration de la vie.
Sentez-vous une ferveur citoyenne qui se développe depuis la première édition ?
Les personnes rencontrées depuis la première édition m’ont convaincues que mon action avait une portée et une utilité, aussi limitées et relatives soient-elles, avec des changements et inspirations apportées par la course et mon exemple dans leurs vies. Lors de la 5e, en mars 2023, particulièrement, les accueils que nous avons reçus étaient incroyables, avec des gens véritablement heureux de nous recevoir, impliqués et intéressés par mes valeurs et celles de la Course. Lors de mon annonce de la prochaine, nous avons rapidement été contactés pour recevoir des aides et hébergements. C’est encourageant et montre que beaucoup souhaitent évoluer et réaliser un monde meilleur.
Comment s'est déroulé la dernière course ? Et quel challenge et évolution cette course vous apporte-t-elle au niveau humain déjà, et au niveau athlétique ?
La dernière édition (6ᵉ, juin 2023) fut particulièrement difficile, car je suis parti sérieusement blessé, et n’ait pas toujours été accompagné, mais fut finalement très bonne. J’ai pu me rétablir au fur et à mesure grâce à mes connaissances du vivant (alimentation, jeûne, souffle, étirements), ma volonté et les soins reçus. Et, lors de l’absence de mon brother (son frère, ndlr), j'ai eu les moyens de continuer l’aventure avec l’aide des hôtes ou personnes rencontrées sur le parcours, pour déplacer mes affaires et prendre les images aux départs et arrivées, alors que j’effectuais les étapes en autonomie.
Le don, le partage et la solidarité sont évidemment des valeurs premières de la Course. Le courage et la ténacité des miennes et de tout champion, je pense. Le challenge et le défi sont de se lancer dans un parcours de quatre semaines et près de 1.000 km avec très peu de moyens et des conditions parfois très dures, en comptant donc sur la participation et l’aide que nous recevrons des habitants tout au long. Alors que je ne suis pas spécialiste de la discipline. Mais je rappelle que je n’effectue en rien un exploit sportif (si ce n’est personnel) : je suis à des années lumières du haut niveau dans ce domaine, voyez Kilian Jornet (sportif professionnel espagnol spécialisé en ultra-trail, ndlr), il s’agit plutôt d’une aventure idéaliste et engagée.
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