Festival de Cannes : qui est Emmanuelle Bercot, la réalisatrice du film d’ouverture ? (VIDEO)
Alors que le Festival de Cannes s’ouvre d’ordinaire sur des superproductions internationales du genre de Gatsby le Magnifique avec Leonardo Di Caprio ou Grace de Monaco avec Nicole Kidman, cette année Pierre Lescure, président, et Thierry Frémaux, directeur général, ont décidé de bouleverser la tradition en choisissant La tête haute, film intimiste et social de la Française Emmanuelle Bercot. Ainsi, fait rare dans l’histoire du Festival, c’est une femme qui lancera le coup d’envoi des festivités ce mercredi soir (c'est la première fois depuis Diane Kurys et Un homme amoureux en 1987).
"C’est difficile de faire moins paillettes, moins glamour que ce film. Mais justement, je trouve que c’est ce choix très intriguant de la part du comité de sélection, de Thierry Frémeaux, qui attise aussi la curiosité. Je pense que c’est un message que veut faire passer aussi le Festival cette année à travers ce choix-là. C’est encore plus honorant", s’amuse Emmanuelle Bercot dans une interview pour RFI ce mercredi.
Film coup de poing, La tête haute ne se destine en rien au box-office mondial. Dans la veine de Mommy (Xavier Dolan) et de Polisse (Maïwenn), le film suit, sur dix ans, le parcours chaotique de Malony (Rod Paradot), un gamin perturbé en mal de repères, entre une juge pour enfants (Catherine Deneuve) et un éducateur (Benoît Magimel) qui tentent désespérément de le remettre sur le droit chemin. Il s’agit de mettre un coup de projecteur sur "tout le travail éducatif méconnu qui est fait autour de ces jeunes exclus", explique Emmanuelle Bercot, passionnée des sujets du genre.
Car si elle est encore peu connue du grand public, l’actrice, réalisatrice et cinéaste de 48 ans maîtrise aussi bien son sujet que la Croisette. Elle y a fait ses premiers pas en 1997, où son court-métrage Les Vacances avait reçu le prix de la sélection Un Certain Regard. Un an plus tard, elle avait défrayé la chronique avec son moyen-métrage La Puce, présenté dans la même catégorie. En 2001, son premier film, Clément, qui relate l’histoire d’amour impossible entre un ado de 13 ans et une femme de 30 ans, avait lui aussi été sélectionné dans Un Certain Regard. Puis, quelques années plus tard, son chemin a croisé celui de Maïwenn avec qui elle a écrit le scenario de Polisse qui, en 2013, a remporté le Prix du Jury, et dans lequel elle jouait.
Mais l’aventure des deux femmes à Cannes ne s’arrête pas là puisque Emmanuelle Bercot tient aujourd’hui le premier rôle dans Mon roi , le dernier film de Maïwenn, en compétition officielle pour la Palme d’or. Elle y interprète Tony, une femme qui, admise dans un centre de rééducation suite à un grave accident de ski, se remémore son histoire d’amour tumultueuse avec Georgio, joué par Vincent Cassel.
Dans la réalité, c’est avec le directeur de la photographie Guillaume Schiffman qu'Emmanuelle Bercot a vécu sa plus grande histoire d’amour. En 2000, ils ont eu un fils, Nemo Schiffman, qui a commencé, dès l’âge de trois ans, à apparaître dans les films de sa mère. On a ainsi pu le voir dans Quelqu’un vous aime (2003), Backstage (2004), et plus récemment dans Elle s’en va (2013), où il interprétait le rôle de Charly, qui lui a valu d’être nommé au César du meilleur espoir masculin l’année dernière.
Car, pour Emmanuelle Bercot le cinéma, c’est plus bien drôle en famille et entre amis. "Soyons clairs: tous ces gens, y compris mon fils, je les ai choisis parce qu'ils correspondaient à mes exigences. Mais, vous savez, une fois sur le plateau, on n'y pense plus. Se sentir bien entourée crée un climat de bienveillance et de complicité. C'est aussi ça, le bonheur du cinéma", se plait-elle à dire.
(Voir ci-dessous la bande-annonce de La tête haute):
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