Manoel de Oliveira : le doyen mondial des réalisateurs est mort à 106 ans (VIDEO)
Son premier film était sorti en 1931, au temps du cinéma muet. Le doyen mondial des réalisateurs, le Portugais Manoel de Oliveira, est mort jeudi à l'âge de 106 ans, a annoncé le producteur Luis Urbano.
Il avait réalisé plus de 50 longs-métrages, films de fiction ou documentaires. Le dernier, Gebo et l'ombre, en 2012 (avec Jeanne Moreau, Michael Lonsdale et Claudia Cardinale), avait été présenté à la Mostra de Venise. Le précédent, L'étrange affaire Angelica, en 2010, avait été présenté au Festival de Cannes, dans la section parallèle Un Certain Regard.
Né le 11 décembre 1908 à Porto (nord du Portugal), fils d'un industriel passionné de cinéma, Manoel de Oliveira était un sportif mais était très vite entré dans les milieux du cinéma comme figurant, puis acteur, avant de réaliser en 1931 son premier long-métrage, un documentaire sur la vie des travailleurs du fleuve Douro, à Porto.
En 1942 il réalisera son premier film de fiction (Aniko Bobo), mais il faudra attendre plus de vingt ans –pendant lesquels il ira notamment s'installer en Allemagne– pour qu'il sorte le deuxième, Le mystère du printemps (1963).
Et c'est dans les années 80 et 90 qu'il se fera connaître des cinéphiles et des organisateurs de festivals, avec des films exigeants, souvent très longs, parfois austères, rarement tout public mais toujours marqués par l'intérêt pour le réel, l'insolence, l'humour froid et la liberté de ton qui caractérisaient le réalisateur portugais.
Symbole de cette exigence cinématographique: son film Le soulier de satin, tiré de la pièce de Claudel, un film de sept heures réalisé en 1985. Parmi ses autres films les plus connus: Non ou la vaine gloire de commander (1990), La divine comédie (1991), La cassette (1994), Le couvent (1995, avec Catherine Deneuve et John Malkovich) ou La lettre (Prix du Jury au Festival de Cannes en 1999).
(Voir ci-dessous l'interview de Catherine Deneuve et John Malkovich à propos du film Le couvent en 1995):
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