"Papa Lumière" : Niels Arestrup, bougon sympa (VIDEO)
Immense acteur, souvent utilisé dans des rôles durs, inquiétants, violents, antipathiques, patibulaires mais presque, Niels Arestrup montre un nouveau visage et l'étendue de son talent dans Papa Lumière, premier film de la jeune réalisatrice Ada Loueilh, dans lequel il joue un père de famille bougon, ronchon, désorienté mais attachant.
Il interprète Jacques, un hôtelier français de Côte d'Ivoire chassé du pays par la guerre civile de fin 2010/début 2011, dont l'hôtel a brûlé pendant les émeutes et qui rentre en France avec sa fille métisse de 14 ans, Safi, dont la mère est restée à Abidjan.
Comme les autres Français rapatriés d'urgence, le père et la fille sont pris en charge par la Croix Rouge, qui leur trouve un foyer d'accueil à Nice, avec d'autres expatriés. Jacques essaye de trouver du travail, Safi va au collège, ils tentent de s'habituer à leur nouvelle existence et de se faire de nouveaux amis.
Dans ce pays que Jacques ne connaît plus et que Safi ne connaît pas, le père et la fille, lui grande gueule et un peu alcoolique, elle timide et peu habituée à lui, vont apprendre à vivre ensemble, à se rapprocher, à s'aimer. Et, sans ressources ni attaches familiales -l'adolescente tente en vain de joindre sa mère au téléphone-, vont devoir se débrouiller et se construire une nouvelle vie...
La réalisatrice Ada Loueilh, qui a vécu en Côte d'Ivoire entre 2 et 10 ans, a rassemblé quelques souvenirs d'enfance et de famille pour écrire cette histoire, qu'elle a placée dans le contexte des affrontements entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara en 2010-2011. Elle s'est inspirée notamment de la vie de son père, du temps où il était expatrié à Abidjan, mais a écrit le scénario en pensant à Niels Arestrup pour le personnage principal.
Celui-ci a vite accepté le rôle: "J’ai été ému par ce personnage cabossé par la vie, abîmé par son long exil ivoirien et qui, à cause de cette circonstance si douloureuse qu’est un rapatriement d’urgence, va être contraint de prendre en charge sa fille, matériellement et sentimentalement, et donc, au-delà, de s’assumer lui, en dépit de sa fatigue et de son déclassement social", explique-t-il.
L'acteur est formidable, comme toujours, dans ce rôle assez rare pour lui, celui d'un père attentionné, sous des dehors énervés. Il attire la sympathie, aidé par une jeune comédienne amateur discrète et très juste (Julia Coma), dans ce film doux-amer à l'atmosphère et au contexte originaux, qui sort un peu de l'ordinaire.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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