"A Second Chance" : drame policier danois palpitant (VIDEO)
Quand il faut faire des choix, on peut se tromper et le regretter ensuite. Ou s'apercevoir que c'était la chose à faire. Entre ces deux hypothèses, oscillant entre le bien et le mal, se situe le scénario du dernier film de la réalisatrice danoise Susanne Bier, A Second Chance (ce mercredi 13 sur les écrans français).
Andreas, jeune inspecteur de police, a tout de l'homme idéal. Dans son travail il est consciencieux et humain, équilibré. En dehors des heures de service, il soutient moralement son coéquipier Simon, qui vit mal un récent divorce.
Dans la vie privée, Andreas nage dans le bonheur. Il a épousé une belle jeune femme et tous deux viennent d'avoir un bébé. Les pleurs du nouveau-né rendent les nuits très courtes mais Andreas est un bon père et un bon mari, qui assure sa part des tâches quotidiennes. La vie est belle.
Tous les couples n'ont pas la chance d'être aussi heureux et de mener une existence paisible. Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une violente dispute chez un couple de junkies. Ils découvrent sur place un nourrisson laissé pour compte, caché dans un placard, gigotant dans ses excréments, pleurant sans être consolé. Andreas est choqué mais officiellement les deux policiers ne peuvent intervenir, l'enfant ne présentant pas de signes de maltraitance.
Quelques jours plus tard, c'est un autre choc, dans la vie privée cette fois, que subit Andreas. En pleine nuit, les cris de sa femme le réveillent: leur bébé est décédé de mort subite. C'est une catastrophe pour lui et surtout pour sa femme, qui dit qu'elle ne survivra pas à la perte de son enfant.
Pas encore remis de ce drame, Andreas prend alors une décision au-delà de toute raison. Il retourne au domicile du couple de marginaux et, à leur insu, échange leur bébé, bien vivant, avec le corps de son bébé mort. Un acte qui aura des conséquences insoupçonnées pour lui...
Dans cette histoire, la réalisatrice voulait "que les spectateurs comprennent cet acte, aussi négatif soit-il", avant de juger. "Dans une certaine mesure, il s'agit également d'un acte positif et c'est cela qui me plaît car je pense que dans un sens la vie est ainsi: bien plus complexe. Ça ne nous empêche pas de distinguer très clairement des actes positifs de ceux négatifs. Mais cela nous amène à être plus compréhensifs".
Le film, qui commence comme un drame social et familial, avec des scènes réalistes et parfois violentes, vire ensuite au thriller à suspense, dans une atmosphère sombre et avec un rebondissement final qu'on ne voyait pas venir. C'est à la fois dérangeant et agréablement palpitant, bien ficelé, dans la veine des précédents films de Susanne Bier dont les thèmes récurrents sont la douleur, les blessures psychologiques, la revanche et le pardon, la fragilité humaine et les comportements devant les tragédies de l'existence -et avec parfois, au bout du chaos, des fins heureuses et optimistes.
Membre du "Dogme95" à ses débuts avec les deux autres figures de proue du cinéma danois, Lars von Trier et Thomas Vinterberg, Susanne Bier a connu la consécration internationale avec Revenge qui a reçu en 2011 l'Oscar du meilleur film étranger, et a tourné en 2014 Serena avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper.
A Second Chance repose en grande partie sur l'interprétation, dans le rôle d'Andreas, de Nikolaj Coster-Waldau, que les fans de Game of Thrones connaissent bien pour son personnage de Jaime Lannister, le "régicide". Ici il est à la fois solide et fragile, crédible en homme idéal -ou presque.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.