"Chrétiens d'Orient" retiré des affiches des Prêtres : censure ou laïcité, la justice va trancher
Ou s'arrête la laïcité et ou commence la censure? Suite à la polémique provoquée par la RATP, qui a décidé de ne pas apposer la mention "au bénéfice des chrétiens d'Orient" sur les affiches du concert du groupe de musique "Les Prêtres", la justice a été saisie. Le Chredo (coordination des chrétiens d'Orient) entend contraindre la RATP et sa régie publicitaire à autoriser cette annotation.
"Il ne faut pas confondre la laïcité, que nous respectons, et un intégrisme laïque qui devient une chasse aux sorcières grotesque", souligne l'évêque de Gap monseigneur Di Falco Léandri qui a créé le trio musical. "Jusqu'où ça va aller?", s'interroge l'homme d'église reprenant ainsi le sentiment d'une partie de la communauté chrétienne, qui s'estime victime d'une application d'une décision "laïcarde". D'autant que, par le passé, la RATP avait autorisé l'affichage de campagnes publicitaires d'ONG religieuses telles que le Secours catholique ou encore le Secours islamique France.
Tout au long de la semaine, la polémique a secoué les milieux catholiques et politiques. Le président du Sénat Gérard Larcher (UMP) a ainsi annoncé vendredi 3 que la chambre haute allait auditionner les responsables de la RATP sur cette décision qui "résulte d'une interprétation abusive du principe de laïcité", estime-t-il. Un sentiment partagé par Valérie Pécresse qui se dit "indignée". L'ancienne ministre UMP désormais députée et conseillère régionale a également interpellé la ministre des Transports Ségolène Royal "afin qu'elle intervienne en tant qu'autorité de tutelle de la RATP".
A gauche également, certains ne comprennent pas. A l'image du député du Parti radical de gauche Joël Giraud: "j'ai été sidéré, car je ne vois pas en quoi un concert qui a pour objet de venir en aide à un peuple victime d'un génocide que dénonce avec force le gouvernement peut être une entorse à la laïcité".
De son côté, la RATP fait profil bas et dit "attendre désormais que ce litige soit tranché par l'autorité judiciaire".
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