Décès de Naomi Musenga : Buzyn ne veut "plus d'erreur de ce type" au Samu
Deux semaines après la révélation de l'appel de Naomi Musenga au Samu de Strasbourg, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a souhaité lundi "qu'il n'y ait plus d'erreur de ce type", sans promettre de moyens supplémentaires.
"Il convient qu'il n'y ait plus d'erreur de ce type", a déclaré Mme Buzyn à l'issue d'une réunion avec des associations de médecins urgentistes, ajoutant que "dans 99,9% des cas, fort heureusement, le Samu travaille merveilleusement".
Pour "améliorer à l'avenir la régulation et les réponses aux patients par le Samu", les participants ont prévu de "travailler sur trois thèmes", afin d'établir une "feuille de route" qui sera présentée le 1er juillet, a-t-elle indiqué.
La réflexion portera sur "la formation des personnels", le respect des procédures et "l'assurance qualité, c'est-à-dire vérifier que tous les services travaillent de la même façon, font remonter les incidents, répondent correctement aux appels", a-t-elle précisé.
La ministre n'a en revanche pas annoncé de moyens supplémentaires pour le Samu, ni humains, ni financiers. "Cela n'a pas été l'objectif de la rencontre", a-t-elle affirmé, sans toutefois l'exclure à terme.
"Si à l'issue de tout cela, ça nécessite des moyens supplémentaires, notamment sur la formation des professionnels, il y aura des moyens dégagés", a-t-elle assuré.
La question d'une réforme structurelle n'est "pas posée aujourd'hui", et "ce n'est pas parce qu'il existe aujourd'hui un dysfonctionnement (...) qui révèle des failles dans l'organisation qu'il faut remettre à plat tout un système qui fonctionne", a-t-elle tranché.
"Nous avons dans cette dramatique affaire un devoir collectif, qui est d'améliorer (...) la qualité de la prise de l'appel, mais également toute la chaîne de signalement des problèmes", a déclaré à l'issue de la réunion François Braun, président de Samu-urgences de France, estimant avoir été "très bien entendu" par la ministre.
"L'assurance qualité" pourra passer par des réunions de service, les "retours d'expérience" des professionnels, mais également par l'analyse "systématique" des enregistrements lorsqu'un problème est détecté, par exemple lorsqu'un patient arrive aux urgences "dans un état inquiétant", après avoir tenté d'appeler mais "sans avoir été pris en charge par une équipe de réanimation", a-t-il détaillé.
Ce suivi existe dans certains Samu mais "doit devenir une routine" pour améliorer le service "sans attendre de catastrophe", a déclaré Pierre Carli, président du Conseil de l'urgence hospitalière (CNUH).
"Comme on certifie les blocs opératoires, on certifiera les Samu très rapidement, et ceci sécurisera considérablement la réception de ces appels", a-t-il ajouté.
Saluant la "décision de la ministre" sur les problématiques à traiter "à moyen terme", Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, a néanmoins pointé le besoin, à "long terme", de "discuter le fonctionnement des Samu" et les "moyens" alloués.
Naomi Musenga, 22 ans, est décédée fin décembre, victime d'un infarctus, quelques heures après avoir appelé le Samu en raison d'intenses maux de ventre.
Son appel téléphonique, diffusé fin avril par le site d'information alsacien Hebdi, montrait clairement que l'opératrice n'avait pas pris au sérieux ses douleurs.
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