Emploi de ses filles à l'Assemblée : déclaration de Le Roux à 18H00

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Par AFP
Publié le 21 mars 2017 - 18:00
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Le ministre de l'Intérieur est plus que jamais sur la sellette: après les révélations sur les CDD des deux filles adolescentes de Bruno Le Roux comme collaboratrices parlementaires, une enquête a été ouverte mardi par le parquet financier, aussi vite que pour l'affaire Fillon.

Le ministre, qui occupe un poste stratégique à un mois de l'élection présidentielle, organisée par son administration, et face à une menace jihadiste qui ne faiblit pas, fera une déclaration à 18H00 depuis la préfecture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny.

Muet depuis les révélations de l'émission Quotidien sur TMC lundi soir, il est arrivé sur place pour une réunion avec des élus du département, son fief électoral, après avoir annulé l'essentiel de ses déplacements dans la journée de mardi.

Plus tôt dans l'après-midi, il avait été reçu à l'Elysée par François Hollande en compagnie du Premier ministre, Bernard Cazeneuve, mais rien n'a filtré de cette réunion.

Avant même l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet national financier (PNF), qui a confié les investigations à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), le Premier ministre avait adressé un message limpide. "Lorsqu'on est attaché à l'autorité de l'Etat, on est impeccable face aux institutions et aux règles qui les régissent", a lancé Bernard Cazeneuve, sans toutefois évoquer directement la polémique.

"Je ne pense pas" que Bruno Le Roux puisse rester au gouvernement dans ce contexte, a confié à l'AFP une source gouvernementale. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault s'est, lui, dit "pour l'exemplarité et la transparence". Quant au candidat socialiste à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, il a estimé que "la décision la plus prudente, la plus sérieuse" serait de démissionner.

- 'Argent de poche' -

Selon Quotidien, le locataire de la place Beauvau a employé ses filles, alors qu'elles étaient lycéennes puis étudiantes, en cumulant respectivement 14 et 10 CDD entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55.000 euros. Elles n'avaient, lors des premiers contrats, que 15-16 ans.

Certains CDD ont pu avoir lieu en même temps que des stages en entreprise ou sur le temps universitaire, à l'été 2013 pour l'une des filles, 20 jours en mai 2015 pour l'autre, affirme l'émission de Yann Barthès.

"Un parlementaire ne doit pas utiliser son crédit collaborateurs pour donner de l’argent de poche à ses enfants", a fustigé l'association anticorruption Anticor.

Dans le reportage, le ministre reconnaît leur embauche ponctuelle alors qu'il était député de Seine-Saint-Denis, "sur des étés, notamment, ou des périodes de vacances scolaires" mais se défend d'un "amalgame" avec l'affaire Fillon, parlant "d'un boulot d'été auprès d'un parlementaire".

Fin janvier, Le Canard enchaîné a révélé que l'épouse de François Fillon, Penelope, sans profession connue jusque-là, avait été rémunérée comme assistante parlementaire de son mari pendant de nombreuses années. Le PNF avait, dans les 24 heures, ouvert une enquête notamment pour "détournement de fonds publics" sur ces soupçons d'emplois fictifs, ensuite élargie à deux enfants du couple qui ont également été assistants parlementaires de leur père.

"Il devrait y avoir une règle simple", l'emploi d'un conjoint par un parlementaire "ne devrait pas être autorisé", "ça peut prêter à suspicion", avait alors réagi Bruno Le Roux, dénonçant ensuite "les turpitudes de François Fillon".

"Chacun son tour", a lâché mardi un proche du candidat de la droite à la présidentielle, sous couvert d'anonymat.

Les révélations ont fait vaciller la candidature de François Fillon, mais, malgré une mise en examen intervenue rapidement, l'ex-Premier ministre a finalement résisté. Lundi soir, il avait dénoncé lors du débat télévisé avec les autres principaux candidats une "justice TGV" le concernant.

Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne du candidat de la droite, a semblé ne pas vouloir accabler Bruno Le Roux mardi, parlant d'une pratique "très répandue".

"Il sera peut-être amené à démissionner ou être démissionné", a avancé le vice-président du Front national Florian Philippot.

Une source parlementaire a ironisé sur "un emploi d'été comme collaborateur": "Ça fait rigoler", "à l'Assemblée en août il n'y a personne".

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