Fillon : l'enquête élargie à des soupçons d'"escroquerie aggravée"

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Par AFP
Publié le 21 mars 2017 - 21:17
Mis à jour le 22 mars 2017 - 10:45
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François et Penelope Fillon lors d'un débat de candidats à la présidentielle à Aubervilliers, près d
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© Patrick KOVARIK / POOL/AFP/Archives
François et Penelope Fillon lors d'un débat de candidats à la présidentielle à Aubervilliers, près de Paris, le 20 mars 2017
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Après les révélations sur les costumes de luxe, l'enquête sur de possibles emplois fictifs qui a conduit à la mise en examen du candidat de la droite François Fillon s'élargit encore: elle vient d'être étendue à des soupçons d'"escroquerie aggravée, faux et usage de faux".

Comme l'a révélé Le Monde, le parquet national financier (PNF) a délivré aux juges d'instruction le 16 mars un réquisitoire supplétif visant des faits d'"escroquerie aggravée, faux et usage de faux", a indiqué mardi une source judiciaire.

D'après le quotidien, lajustice se demande si "les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires" versés à Penelope, l'épouse du candidat.

Selon une source proche du dossier, ce réquisitoire fait suite à une perquisition menée courant mars à l'Assemblée nationale, après une première visite intervenue fin janvier, dans le cadre de l'enquête du PNF.

Lors de cette seconde perquisition, un certain nombre de documents ont été saisis, a précisé cette source.

Selon Le Monde, les enquêteurs ont notamment retrouvé des "feuilles, signées par Penelope Fillon", qui "comportaient différents calculs d'heures travaillées".

Les enquêteurs se demandent "si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés" à Penelope Fillon et "conforter la réalité de son travail d'assistante parlementaire", l'une des problématiques au coeur des investigations.

"Il n'y a pas le moindre faux dans ce dossier", a contesté auprès de l'AFP l'avocat de Mme Fillon, Pierre Cornut-Gentille, en dénonçant une violation du secret de l'instruction. "Nous n'allons pas nous expliquer avant que nous allions devant les juges".

Ce réquisitoire supplétif est le même qui a déjà élargi jeudi dernier l'enquête à des faits présumés de trafic d'influence dans la foulée des révélations sur les costumes de luxe de la maison Arnys d'une valeur totale de 13.000 euros offerts à François Fillon.

L'avocat proche des milieux de droite Robert Bourgi, figure de la "Françafrique", a confirmé avoir offert ces costumes.

- Lobbying et Poutine -

François Fillon a été mis en examen le 14 mars - une première pour un candidat majeur à l'Elysée -, notamment pour détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux. Son épouse est convoquée le 28 mars en vue d'une éventuelle mise en examen.

L'affaire Fillon, qui a fait vaciller la campagne du candidat, était partie de révélations du Canard enchaîné.

Dans son édition à paraître mercredi, le journal affirme que l'ancien Premier ministre a mis en relation en 2015 un des clients de sa société de conseil 2F Conseil avec le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Total.

D'après l'hebdomadaire, François Fillon a signé, comme l'avait révélé Mediapart, une convention de lobbying avec le propriétaire libanais de "Future Pipe Industries" (FPI), Fouad Makhzoumi, pour un montant de 50.000 dollars.

Les rencontres avec M. Poutine et avec le PDG de Total, Patrick Pouyanné (ancien collaborateur de François Fillon), ont eu lieu lors du forum économique international de Saint-Pétersbourg en juin 2015, selon le Canard.

"Il est possible que Patrick Pouyanné ait rencontré cet industriel Oil & Gas dans le cadre de ce forum de Saint-Pétersbourg, où il rencontre habituellement des dizaines et des dizaines de personnes", a commenté un porte-parole du groupe Total, contacté par l'AFP.

"Les insinuations du Canard Enchaîné sur le contrat de 2F Conseil avec la société FPI sont dénuées de tout fondement", a réagi de son côté l'entourage de M. Fillon.

La société 2F Conseil a été créée par François Fillon le 7 juin 2012, juste avant que débute son mandat de député de Paris le 20 juin 2012. Le code électoral "interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n'était pas la sienne avant le début de son mandat", ce qui signifie que M. Fillon a exercé chez 2F Conseil "en toute légalité", aux termes de ce texte.

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