Le futur parc national des forêts de Champagne-Bourgogne

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Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS - Paris (AFP)
Publié le 02 juillet 2018 - 10:06
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Champ en bordure de forêt près de Châtillon-sur-Seine, dans le futur parc de Champagne-Bourgogne
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© PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives
Champ en bordure de forêt près de Châtillon-sur-Seine, dans le futur parc de Champagne-Bourgogne
© PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives

Le futur parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, qui devrait concrètement voir le jour en 2019, sera le onzième parc national français et le premier consacré aux forêts.

Un cœur de forêts

L'idée d'un parc national de forêts de feuillus de plaine est né lors du Grenelle de l'environnement en 2008. L'année suivante, ce site sur le plateau de Langres, à cheval entre la Haute-Marne et la Côte-d'Or, est annoncé par le gouvernement.

Le projet de parc s'étend sur un périmètre maximal de près de 250.000 hectares: une réserve intégrale de 3.100 hectares où la forêt est laissée en libre évolution, un "cœur" de plus de 55.000 hectares où s'appliqueront des règles spécifiques et une "aire d'adhésion" qui partage la vision du projet sans que les règles du coeur ne s'y appliquent.

Composées de hêtres, mais aussi de charmes, chênes ou trembles, les forêts, dont certaines datent de plus de deux siècles, couvrent environ la moitié du parc et presque la totalité de son cœur.

La présence de nombreuses sources et cours d'eau attirent poissons, insectes mais aussi la rare cigogne noire, dont quelques couples nichent dans le parc. Des rapaces comme la chouette de Tengmalm, ou encore des chats forestiers vivent également dans ces forêts.

Des réserves sur la charte

La charte, "projet de territoire" qui tente de trouver un équilibre entre des intérêts contradictoires, attire des critiques.

Certains défenseurs de l'environnement dénoncent ainsi le maintien en coeur de parc de l'exploitation agricole, forestière, ainsi que de la chasse, même si ces activités sont encadrées.

Des propriétaires de forêts privées se battent contre l'inclusion de leur propriété dans le coeur, et la filière bois s'inquiète d'une baisse du volume de bois exploitable.

En avril, le Conseil national pour la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable à la troisième version du projet de charte, assortie de nombreuses réserves.

Mais dans un courrier dont l'AFP a obtenu copie, le ministère de la Transition écologique note que la plus grande partie de ces recommandations "ne pourront pas être prises en compte" et demande aux responsables du projet de les "garder comme +guide et perspective+ dans le cadre du travail à long terme".

La charte définitive sera soumise aux 127 communes de l'aire d'adhésion, qui pourront refuser d'en faire partie.

Développement économique

Le périmètre du parc compte aujourd'hui 28.000 habitants et 7.000 entreprises, selon Hervé Parmentier, directeur du Groupe d'intérêt public chargé de mettre en place le parc. Mais sur les dix dernières années, il a perdu 10% de population et 7% d'emplois salariés.

Avec ce projet, le territoire espère attirer des touristes.

Aujourd'hui, il accueille 20.000 à 30.000 visiteurs par an, principalement vers des résidences secondaires, selon le directeur. "On estime qu'à 5 ou 10 ans, on aura 100.000 visiteurs de plus par an", un "vrai défi" pour un territoire "qui compte à peine 350 lits marchands", indique-t-il. Le GIP a lancé en mai un appel à projets pour développer des activités dans le parc (hébergement, activités de nature, culture...).

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