Le Panthéon, tombeau des "Grands hommes" français

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Par AFP - Paris
Publié le 06 novembre 2018 - 12:52
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Le Panthéon, où Emmanuel Macron veut faire entrer l'écrivain Maurice Genevoix et "ceux et celles de 14", à Paris le 31 mai 2017
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Le Panthéon, où Emmanuel Macron veut faire entrer l'écrivain Maurice Genevoix et "ceux et celles de 14", à Paris le 31 mai 2017
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Le Panthéon, où Emmanuel Macron veut faire entrer l'écrivain Maurice Genevoix et "ceux et celles de 14", est depuis plus de cent ans la nécropole laïque des "grands hommes" français, dont la "patrie reconnaissante" veut honorer la mémoire.

- Un peu d'histoire -

Cet imposant édifice domine la montagne Sainte-Geneviève, l'une des buttes de Paris.

Au Moyen-Age, une abbaye occupait cet emplacement, où étaient conservées les reliques de Sainte Geneviève. A la demande de Louis XV, une nouvelle église fut construite entre 1764 et 1790.

Pendant la Révolution française, en 1791, l'Assemblée constituante transforme l'église en nécropole nationale. Le Panthéon, d'après un mot grec qui désigne l'ensemble des dieux, devient un temple destiné à "recevoir les grands hommes de l'époque de la liberté française".

Mirabeau, l'un des inspirateurs de la Révolution, est le premier à y entrer le 4 avril 1791. Il est suivi par Voltaire, puis Jean-Jacques Rousseau en 1794.

En 1806, Napoléon rend l'édifice au culte. Les dépouilles de Voltaire et de Rousseau sont reléguées sous le péristyle. Sous Louis-Philippe, l'église redevient Panthéon. Napoléon III lui rend son nom d'église Sainte-Geneviève.

Le 1er juin 1885, l'inhumation de Victor Hugo restitue définitivement son "temple" à la République.

- Qui est panthéonisé? -

Des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires.

Parmi les 80 "panthéonisés", plusieurs, comme le poète Aimé Césaire, n'ont cependant pas eu leur dépouille transférée dans la crypte. Le philosophe René Descartes attend son transfert depuis trois siècles.

Les écrivains Victor Hugo, Emile Zola (1908), le résistant Jean Moulin (1964), la scientifique Marie Curie (1995), puis l'auteur des "Trois mousquetaires" Alexandre Dumas (2002) ont été reçus au Panthéon lors de cérémonies particulièrement émouvantes.

Simone Veil, cinquième femme présente dans l'édifice, et son mari ont été les derniers "panthéonisés" le 1er juillet 2018. Avant eux, quatre grand résistants (Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay) l'avaient été en 2015.

Plusieurs personnes ont été retirées du Panthéon après un revirement de la vie politique. La dépouille de Mirabeau fut ainsi remplacée par celle de Marat avant que ce dernier ne soit lui-même exclu.

- Les Justes -

En 2007, le président Chirac décidait de panthéoniser les 2.700 "Justes de France" et tous les héros anonymes ayant sauvé des milliers de juifs de la mort pendant la Seconde guerre mondiale.

Une plaque en l'honneur des "Justes parmi les nations" a été apposée dans la crypte. "Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité".

- La volonté du président -

En 1791, c'est l'Assemblée constituante qui décide d'inhumer une personnalité au Panthéon, puis c'est la Convention, en 1794, qui prend le relais. Elle décide notamment de l'inhumation de Rousseau mais aussi le retrait de Mirabeau en 1794 et de Marat.

Sous le Premier Empire, la décision revient à Napoléon 1er avant d'être confiée aux députés sous la IIIe République.

Aujourd'hui, le choix revient au président mais la famille du défunt peut toujours refuser. En 2009, la famille de l'écrivain Albert Camus s'était opposée à cette idée du président Nicolas Sarkozy.

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