Fessée : 70% des Français y tiennent
Alors que le Conseil de l'Europe vient d'épingler la France pour ne pas avoir encore interdit clairement toutes les formes de châtiments corporels sur les enfants, contrairement à la plupart de ses voisins, sept Français sur dix déclarent ne pas être opposés à la fessée, selon un sondage Ifop pour Le Figaro publié vendredi 13. Seuls 30% d’entre eux se disent favorables à une loi prohibant les châtiments corporels, comme la gifle et la fessée, envers les enfants (70% sont contre). Ils sont encore moins nombreux à être " tout à fait favorable" à une loi de genre (7% tandis que les "tout à fait opposés" sont 27%).
"Les Français accordent sans doute à la fessée un certain nombre de vertus pédagogiques et ils trouvent incongrue cette injonction européenne, alors qu'il y a par exemple des failles béantes sur la question de la délinquance des mineurs", explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'Ifop, au Figaro.
Dans le détail, on remarque que les sympathisants des Verts sont les plus favorables à l’interdiction des châtiments corporels. "L'électorat EELV se distingue par son côté libéral et libertaire, mal à l'aise avec les formes d'autorité traditionnelles, y compris dans la sphère familiale", analyse Jérôme Fourquet. Ils sont suivis des sympathisants de l’UDI (39%), du Front de Gauche (37%) et de ceux du Parti socialiste (36). Les sympathisants de droite, en revanche, préfèreraient dans leur majorité que la loi ne s’en mêle pas de l'éducation de leurs enfants: 79% des sympathisants du Front national sont contre une loi interdisant les châtiments corporels (40% de "tout à fait opposés") et 74% des sympathisants UMP partagent leur opinion (28% de "tout à fait opposés").
Entre hommes et femmes, la différence est de six points: 27 % des hommes sont favorables à l'interdiction tandis que 33 % de leurs compagnes sont pour. Les habitants de l'agglomération parisienne sont aussi beaucoup plus opposés à la fessée que ceux des communes rurales (37% contre 26%). Par ailleurs, les Français les plus favorables à la fessée sont les plus de 35 ans, qui commencent à avoir des enfants: seuls 27 % d'entre eux seraient pour une interdiction tandis que 43% des 18-24 ans aimeraient voir la fessée bannie.
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