La fin des tickets de caisse, cheval de Troie de la collecte de données
Accusés de nuire à l'environnement, voire même de représenter un danger pour la santé à cause des perturbateurs endocriniens qu'ils contiennent, les tickets de caisse vont progressivement disparaître. La loi anti-gaspillage, votée en 2020 en France, prévoit de régler le problème avec le ticket dématérialisé. À partir de 2023, les tickets de caisse ne seront donc plus distribués de façon systématique, et deviendront numériques. Une (autre) excuse pour collecter et amasser des données personnelles sur les clients et leurs achats ?
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Le ticket numérisé sera envoyé au client par e-mail, comme le proposent déjà certains commerçants. Pour cela, il sera obligatoire de communiquer une adresse mail. Mais ce n'est qu'un début — auquel nous sommes déjà habitués. En plus de cela, les données d’achat seront reliées au numéro de téléphone et à l’adresse postale, ce qui permettra aux commerçants de mieux cibler les clients.
Les entreprises l'avouent sans mal : il s'agit d'une "aubaine formidable". Comme le rapporte Sud Ouest, "elles vantent les mérites économiques et environnementaux de ces tickets numériques, mais aussi leur intérêt marketing, de façon « totalement décomplexée »". Qui d'autres que les entreprises y trouvera son compte ?
Pour des spécialistes de l’environnement et du numérique comme Green IT, un collectif d'experts sur les questions de la sobriété numérique et du numérique responsable, la solution du ticket dématérialisé n’est même pas écologique. En effet, un ticket dématérialisé rejetterait dans l’atmosphère deux grammes de CO2 de plus qu’un ticket imprimé. Cela est dû à la gestion de tout ce nouveau volume de données numériques collectées et stockées dans des centres de données, particulièrement énergivores.
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