Poudre aux yeux et de perlimpinpin !
EDITO - C'est un rituel immuable depuis sept ans. Triste et morne habitude d'un monarque, sans public véritable hormis journalistes et politiques “porte-cotons". Mais de quoi s'est fendu le Président Macron cette fois en guise de discours officiel pour la nouvelle année ? Un monologue interminable à sa gloire. Emmanuel Ier et l’ivresse de mots, le parler pour ne rien dire...
De la République en marche, il a pris le chemin des menteurs au trot en se rêvant à haute voix empereur de l'Europe ; le mari de Brigitte s'est congratulé non-stop. A cette occasion, tel un Majax au sommet de son art, il n'a raté aucune occasion de louer les pouvoirs magiques, quasi divins qui l'habitent. Il a fait étalage des réussites sublimes que “chacun et chacune” d'entre nous doit à son génie.
Et si, en l'état, il est quelques rares domaines qui n'ont pas bénéficié de sa magnificence absolue, c'est uniquement parce que Sa Majesté n'a pas eu le temps de s'en occuper, accaparée qu'elle est par l'essentiel : la trace qu'elle aimerait tant laisser dans l'Histoire. Qu'importe alors que des vilains affirment grossièrement qu'il s'agira d'une trace de pneu. Selon lui, les faits sont là : Emmanuel réussit tout, Macron ne rate rien. Et si tout va merveilleusement bien en France, c'est grâce à lui. Hors sol, n’est-ce pas ? Dans quel Metaverse évolue-t-il ?
Dès lors, voilà comment on peut résumer ses élucubrations psychédéliques avec justesse :
“Français, je vous hais ! Compris ?
J'incarne la perfection faite homme.
Je suis le meilleur des menteurs,
Le plus grand des arrogants
Le plus beau des rigolos
Le plus costaud des garçons coiffeurs.
Le chef d'État idéal que le monde entier vous envie.
J'ai mené à bien des réformes grandioses l’année passée et vous savez pouvoir compter sur moi en cette nouvelle année, pour accomplir des prouesses pharaoniques dans bien d'autres domaines.
Je n'ai nulle limite.
Dieu est grand, moi plus ! Je vous le prouverai à nouveau en 2024, et davantage ensuite.
Et bien que certains d'entre vous peinent à voir le sublime qui me caractérise, qu'ils soient rassurés : je m'engage ici, personnellement devant vous, à ce que “toutes et tous”, bientôt, vous voyiez, vous aussi, ma lumière, que mon éclat vous éblouisse.
Quant aux quelques rares domaines où “des Françaises et des Français" rencontrent quelques menues difficultés, vous le savez : la responsabilité ne peut aucunement m'en incomber.
Diantre non !
Les coupables en sont “toutes celles et tous ceux” qui font obstacle au progrès, dénigrent la chance inouïe que vous avez, mes chers “compatriotes et compatriotes”, de m'avoir à votre tête.
Ils seront châtiés.
Vive la République sans qui rien de tout cela ne serait possible !
Vive la France !
Et allez tous vous faire vacciner.”
Variante au refrain :
Je suis le meilleur des mauvais,
Le plus grand des petits
Le plus beau des affreux
Le plus fort, des garçons coiffeurs.
PS : à moins qu'en fait, durant trois heures à parler pour ne rien dire, M. Macron ait voulu rendre hommage à Raymond Devos, le maître des mots, qui, lui au moins, nous faisait rire.
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