Nouvelle vague de covid : quid de l'interdiction de la vitamine C ?
TRIBUNE — Les citoyens avaient cru les autorités : avec le vaccin, ultra efficace comme l'élite l'affirmait pourcentages à l'appui, ils avaient cru être tranquilles. Et ils apprennent que le vaccin ne produit des effets dans leur organisme que pendant environ six mois. Et qu'après déjà deux doses, il leur faut continuer. Sans compter qu'ils savent désormais que, doses à répétition ou pas, ils pourront attraper le virus et le communiquer.
Et voilà que des scientifiques et des médecins se répandent en affirmant que certaines substances (zinc et quelques vitamines, dont la vitamine C – qui est prise ici pour les besoins de la démonstration-) aident à résister aux attaques du virus, spécialement les personnes ayant des carences dans ces substances.
Ça recommence ! (*)
Qu'est-ce que pourrait faire le gouvernement pour que les citoyens continuent et recommencent à marcher comme il faut vers les centres de vaccination ? Aidons-le à réfléchir.
Le processus est en réalité assez simple.
Il faut commencer par soumettre la délivrance de la vitamine C à prescription médicale.
Et simultanément, il faut donner la parole à des scientifiques. Il y a bien des médecins, des chercheurs, qui pensent librement et scientifiquement et qui disent du mal de la vitamine C. Ou n'aiment pas ceux de leurs confrères qui, eux, en disent du bien. Et auxquels les médias donneront d'autant plus volontiers la parole qu'ils auront le statut de professeur ou qu'ils dirigeront un service hospitalier. Les médias ne leur demanderont probablement pas quels sont leurs conflits d'intérêts. Mais pour la vitamine C, les invités pourront aisément certifier, si ça leur était par extraordinaire demandé, qu'ils n'ont de conflit d'aucune sorte avec aucun importateur d'oranges.
Ces doctes personnes, diront et répèteront dans les médias habituels, que la vitamine C est dangereuse. Ou qu'elle est inefficace pour prévenir de la contamination par le Covid.
Pour dire que la vitamine C est dangereuse, on peut bien trouver une personne qui a voulu ramasser son tube de cachets de vitamine C et qui s'est fait un traumatisme crânien en heurtant la table quand elle s'est relevée.
Mais c'est préférable de déclarer que la vitamine C n'est d'aucune utilité. Les scientifiques diront que, faute d'expérimentation en double aveugle, on n'a pas le droit de dire ce qu'on observe. Et puis l'on organisera des expérimentations. Par exemple, l'on donnera la moitié (ou plus) d'un tube de vitamines C au coucher. Et on observera, s'agissant, par exemple, des effets secondaires, qui dormira le mieux : celui qui a bu de la vitamine C, ou celui à qui l'on aura donné un verre d'eau colorée ?
Dans un deuxième temps, on interdit (par décret) la prescription de la vitamine C pour le Covid aux médecins de ville. Mais pas (astuce) aux médecins des hôpitaux, parmi lesquels des grands « pontes » au verbe haut...
Ce qui va permettre au Conseil d'État de rejeter les recours des citoyens qui s'aviseraient d'affirmer qu'il aurait fallu que ce soit une loi (et non un décret) qui réduise la liberté de prescription des médecins de ville, garantie par une loi. La loi d'urgence sanitaire permet au ministre de veiller à ce que la vitamine C reste disponible ? C'est justement ce que met en œuvre le décret quand il permet aux médecins des hôpitaux de prescrire la vitamine C : pas d'incompétence !
Requérants qui s'aviseraient encore de prétendre qu'en restreignant la liberté de prescrire des médecins de ville, le décret aurait violé la loi (qui ne met pas de restriction à la liberté de prescrire). Priver des médecins de ville de la liberté de prescrire une substance qui n'est pas déclarée efficace ? Ça ne peut pas s'analyser en une atteinte à la liberté de prescrire, puisque la substance ne sert à rien !
S'agissant de l'Ordre des médecins, il n'a pas lieu de le redouter inconsidérément : il n'est pas certain qu'il s'offusque de l'atteinte à la liberté de prescrire. On peut même espérer, qui sait ? Qu'il traduise, devant ses formations disciplinaires les médecins, fussent-ils des universitaires pour lesquelles la liberté de parole est une liberté constitutionnelle, qui persisteraient à dire que la vitamine C... c'est bien.
Restera aussi à introduire la vitamine C dans les conditions de jouissance de ses droits par le citoyen : et subordonner la délivrance des attestations ou du passe sanitaire à une prise de sang attestant que les personnes, habituellement carencées en vitamine C, le sont toujours.
(*) Nous confessons nous être un tout petit peu inspiré de faits ayant existé.
Marcel-M. MONIN est maître de conférence honoraire des universités.
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