Papillomavirus : non, le vaccin contre le HPV n'est pas "vraiment sûr"
TRIBUNE/ANALYSE - Paru le 14 septembre dernier dans Ouest-France, un article de Philippe Richard prétend démentir l’augmentation du cancer du col en Australie depuis la vaccination scolaire par Gardasil. Un phénomène qui est pourtant bien réel, rapporté et documenté dans notre livre Hystérie vaccinale : Gardasil et cancer, un paradoxe (Fauves édition, mai 2023) (1). Oui, l'incidence des cancers du col a augmenté depuis la vaccination Gardasil !
Je tiens tout d’abord à remercier le journaliste Philippe Richard d’avoir salué notre clairvoyance lors de la crise sanitaire, en nous désignant - mon épouse et moi-même - comme les "figures antivax et antimasques de la pandémie de Covid-19".
En effet, nos prises de positions précoces à propos de l’inefficacité des injections nommées anti-Covid-19 et des masques sont devenues évidentes avec :
- Des vaccinés contaminés dans l’entourage de chacun d’entre nous,
- De nombreux effets secondaires alarmants (dont des décès brutaux chez des sportifs jeunes),
- Une incapacité au niveau mondial à diminuer la mortalité liée au SRAS-CoV-2 (au contraire, une augmentation est constatée durant les vingt mois qui ont suivi les premières vaccinations. Plus une population est vaccinée, plus la hausse est élevée, comme aux États-Unis ou en Europe. Le contraire est observé en Afrique ou en Inde, aux faibles taux de vaccination).
- Des masques scientifiquement démontrés comme inefficaces contre le Covid avec la démonstration de nombreuses études - dont des essais randomisés - publiées sur le sujet (2). Autre élément : les courbes de contaminations en période de masque obligatoire, comparées à celles en période sans obligation, ne démontrent pas l'efficacité de cette "mesure barrière".
Des chiffres indiscutables
De la même manière, l’augmentation des cancers du col depuis la vaccination Gardasil est indiscutable. Cette augmentation globale est en effet rapportée par l’Institut australien de la santé et du bien-être (Australian Institute of Health and Welfare, AIHW) agence sanitaire officielle de ce pays et peut être consultée ici.
Elle précise ce qui suit :
En 2006, le nombre de nouveaux cancers invasifs du col de l’utérus était de 726 nouveaux cas avec un ASR (3) de 6,8. En 2011, il y a eu 801 nouveaux cas au total, avec un ASR de 6,9. En 2019 on a enregistré 945 nouveaux cas au total, avec un ASR de 7,2. L AIHW enregistre donc que sur l’ensemble de la population une augmentation d’ASR de 4% ( 6,9 vs 7,2) entre la date de début des vaccinations scolaires et 2019 (dernier taux confirmé).
Comme M. Richard de Ouest-France ne peut mettre en doute la réalité de ces faits rapportés, il invente des causes démontrant son ignorance (volontaire ?) ou sa mauvaise compréhension de la signification des termes utilisés par l’AIHW en particulier l’ASR (Age Standardized Rates) : le taux standardisé (australien) selon l'âge.
Il prétend ainsi que "l’augmentation du nombre de ces cancers" est "liée à d’autres facteurs, dont l’augmentation de la population et de l’espérance de vie."
Mais l’ASR est précisément calculé pour gommer le rôle des variations de la population (l’ASR est calculée pour 100.000 femmes) et celui du vieillissement éventuel de celle-ci (il est standardisé par l’âge, ramené à une population australienne "type").
Philippe Richard est-il ignorant des bases de l’épidémiologie et des termes utilisés dans les registres des cancers ou trompe-t-il volontairement ses lecteurs ?
Accordant le bénéfice du doute à un non-médecin, on peut privilégier la première hypothèse, celle de son ignorance. On peut donc espérer que ces éclaircissements - qu’il aurait pu facilement obtenir de vive voix s’il avait jugé utile de me contacter avant de me mettre en cause (comme l'exprime d’ailleurs la charte de Munich relative à la déontologie journalistique) - lui éviteront à l’avenir de commettre pareille bévue.
Précisons et citons au passage la Charte d’éthique professionnelle des journalistes, présentée et tenue à jour par le Syndicat National des Journalistes (1918/38/2011) :
Tout journaliste "tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non-vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles ; Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser des informations d’où qu’elles viennent ; Dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révélerait inexacte."
Aussi on peut espérer qu’il s’efforcera de rectifier rapidement ses accusations erronées qui attentent à ma crédibilité.
Augmentation du risque de cancer invasif
Peut-être aura-t-il aussi à cœur de préciser à ses lecteurs que, depuis la campagne de vaccination scolaire, le risque de cancer invasif a augmenté de 15% (de 7,9 en 2006 à 9,1 en 2019) dans le groupe des Australiennes les plus vaccinées (les 25-34 ans).
Et qu’il a au contraire diminué de 20% (de 10,6 en 2006 à 8,8 en 2019) chez les femmes plus âgées (les plus de 50 ans) qui ont échappé à la vaccination.
Au total, en Australie, l’importante augmentation d’incidence dans le groupe le plus vacciné est contrebalancée par la franche diminution chez les plus de 50 ans non vaccinées, aboutissant à une incidence globale (0-85 ans) en faible augmentation.
Il pourrait aussi rappeler que semblables constatations ont été faites en Grande-Bretagne, où l’incidence des cancers invasifs a augmenté de 37% dans le groupe le plus vacciné (25-34 ans) tandis qu’il diminuait de 16% chez les 35-49 ans, de 34% chez les 50-64 ans, de 58% chez les 65-79 ans et de 48% chez les plus de 80 ans comme le montrent ces courbes publiées par l’office britannique de recherche sur le cancer que l’on peut consulter ici.
Ou en Suède où l’incidence du cancer invasif du col a augmenté de plus de 20% (de 8,5/100.000 à 10/100.000) depuis la vaccination, ainsi que le montre cette courbe publiée ici.
Enfin lorsque le journaliste de Ouest-France affirme que "l’Australie comme la Suède, également très engagée, constatent aujourd’hui une diminution du nombre de lésions précancéreuses lors des dépistages", il semble ignorer que les lésions auxquelles il fait référence ne sont que des dysplasies (anomalies non cancéreuses réactionnelles aux infections) qui disparaissent spontanément dans plus de 90% des cas. Les infections comme les dysplasies ne sont pas des cancers !
Pour juger de l’efficacité d’une mesure anticancer, il faut se baser sur les faits avérés, publiés par des auteurs indépendants de ceux qui vivent de la mise en place de la mesure.
Pour estimer l’impact anticancer du Gardasil, il ne faut pas se fier à la propagande des salariés des fabricants de vaccin, des organismes de vaccination ou de médecins trop liés à ces firmes pharmaceutiques mais consulter les registres officiels des cancers.
17 ans après la mise sur le marché du Gardasil, ces registres montrent, dans tous les pays qui ont instauré une vaccination scolaire, une augmentation d’incidence des cancers invasifs dans les groupes d’âge les plus vaccinés.
Prudence et gestes efficaces
En l’état actuel de la science, il est plus prudent de ne pas être vacciné par le Gardasil que de l’être ! Pour éviter le cancer du col rappelons les gestes qui ont démontré leur efficacité :
- Se faire dépister par le test cytologique de Papanicolaou tous les 3 ans à partir de 25 ans ; (ce dépistage a fait diminuer l’incidence du cancer invasif du col de 30% à 66% dans tous les pays qui l’ont généralisé)
- Utiliser des préservatifs pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, dont le Sida, premier facteur de survenue et de mortalité du cancer du col.
- Éviter les autres conduites statistiquement liées à la survenue du cancer du col : ne pas fumer, ne pas commencer sa vie sexuelle trop tôt, ne pas multiplier les partenaires sexuels.
*Gérard Delépine, chirurgien cancérologue et diplômé en statistiques médicales.
Notes :
(1)
(2)
- Bundgaard H, Bundgaard JS, Raaschou-Pedersen DET, von Buchwald C, Todsen T, Norsk JB, Pries-Heje MM, Vissing CR, Nielsen PB, Winsløw UC, Fogh K, Hasselbalch R, Kristensen JH, Ringgaard A, Porsborg Andersen M, Goecke NB, Trebbien R, Skovgaard K, Benfield T, Ullum H, Torp-Pedersen C, Iversen K. Effectiveness of Adding a Mask Recommendation to Other Public Health Measures to Prevent SARS-CoV-2 Infection in Danish Mask Wearers : A Randomized Controlled Trial. Ann Intern Med. 2021 Mar;174(3):335-343. doi: 10.7326/M20-6817. Epub 2020 Nov 18. PMID: 33205991; PMCID: PMC7707213.
- Schauer SG, Naylor JF, April MD, Carius BM, Hudson IL. Analyse des effets des mandats de masque COVID-19 sur la consommation de ressources hospitalières et la mortalité au niveau du comté. South Med J. 2021 septembre;114(9):597-602. doi : 10.14423/SMJ.0000000000001294. PMID : 34480194 ; PMCID : PMC8395971.
- Sasser P, McGuine TA, Haraldsdottir K, Biese KM, Goodavish L, Stevens B, Watson AM. Reported COVID-19 Incidence in Wisconsin High School Athletes in Fall 2020. J Athl Train. 2022 Jan 1;57(1):59-64. doi: 10.4085/1062-6050-0185.21. PMID: 34129671; PMCID: PMC8775282.
- Denis Rancourt, Face masks, lies, damn lies, and public health officials : A growing body of evidence
(3) Age-standardised rates, taux standarisés par âge. Le TSA est une moyenne pondérée des taux par âge. Les pondérations sont tirées de la distribution d'une population "type". Le TSA est exprimé pour 100 000.
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