Affaire Fillon : Macron refuse toute "trêve judiciaire" pendant la campagne

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 01 mars 2017 - 14:14
Image
Emmanuel Macron, un verre de lait à la main au salon de l'agriculture à Paris, le 1er mars 2016
Crédits
© Lionel BONAVENTURE / AFP
Emmanuel Macron, un verre de lait à la main au salon de l'agriculture à Paris, le 1er mars 2016
© Lionel BONAVENTURE / AFP

Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, s'est dit mercredi opposé "à une trêve judiciaire", critiquant "une perte de nerfs" ou "de sens des réalités" en réponse aux propos de François Fillon qui a annoncé son maintien dans la campagne.

"Je ne suis pas favorable à la trêve judiciaire, je suis favorable à ce que nos institutions fonctionnement normalement, à ce que la justice puisse faire son travail normalement", a déclaré l'ancien ministre de l’Économie sur BFMTV.

"Ne donnons pas au vote démocratique le rôle de l'absolution, ce n'est pas le sien", a ajouté le candidat d'En Marche! depuis le salon de l'Agriculture, où M. Fillon devait se rendre mercredi matin, avant de reporter sa visite à mercredi après-midi (15h00).

Rallié à Emmanuel Macron, le président du Modem, François Bayrou, a déclaré pour sa part qu'il "n'approuve pas les attaques contre la presse et n'approuve pas non plus les attaques contre la justice", lors d'un déjeuner avec des chefs d'entreprise organisé par l'organisation patronale Ethic et auquel assistaient des journalistes.

"La présidence de la République, c'est d'être le garant des institutions et de l'indépendance de la justice. Si on a une campagne présidentielle de la part de plusieurs candidats entièrement dirigée contre les juges, comment voulez-vous qu'on se trouve dans une situation de respect de ces institutions lorsque les élections seront finies?", a insisté le dirigeant centriste.

Le candidat de la droite, empêtré depuis plusieurs semaines dans l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse, a annoncé lui-même qu'il serait convoqué "le 15 mars par les juges d'instruction afin d'être mis en examen", une convocation à laquelle il se rendra.

"Je ne céderai pas, je ne me retirerai pas", a déclaré le candidat des Républicains lors d'une déclaration à la presse depuis son siège de campagne dans laquelle il a dénoncé un "assassinat politique".

"M. Fillon choisit d'utiliser des grands mots, c'est plutôt le signe d'une perte de nerfs ou alors d'une perte de sens des réalités", a critiqué M. Macron, qui s'en est également pris à l'attitude du Front national, confronté lui-aussi à des affaires judiciaires.

"Si certains proposent aujourd'hui un trêve, elle doit s'appliquer à tous les crimes et délits. (...) Si Marine Le Pen ou François Fillon proposent aujourd'hui une trêve judiciaire, je comprends donc qu'ils la proposent pour les délinquants, pour les criminels, parce qu'on ne saurait la réserver aux délinquants en col blanc ou à la simple classe politique", a fustigé M. Macron.

En déplacement à Angers mardi, M. Macron avait dénoncé "une campagne qu'on nous vole en quelque sorte, où chaque jour on débat des affaires, des unes et des autres".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.