Affaire Karachi : Nicolas Sarkozy entendu par la Cour de justice de la République comme témoin
L'affaire Karachi est un vieux serpent de mer de la République française. Toutefois, il vient de remonter à la surface avec la mise en examen de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur.
Pour mémoire, le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus transportant des salariés de la Direction des chantiers navals (DCN) explosait à Karachi, tuant quinze personnes dont onze employés français et en blessant douze autres. Tous travaillaient à la construction d'un des trois sous-marins Agosta vendus en 1994 au Pakistan par la France, sous le gouvernement Balladur.
L'enquête terroriste, qui privilégiait au départ la piste d'Al-Qaïda avant de s'en éloigner en 2009, a conduit à révéler l'affaire d'un financement occulte présumé au profit de la campagne d’Édouard Balladur pour la présidentielle de 1995. Une seconde enquête avait alors été ouverte sur ce volet financier en 2011, confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. C'est dans le cadre de cette affaire que l'ancien Premier ministre a été mis en examen. Il est soupçonné d'avoir financé illégalement sa campagne via des rétro-commissions sur des contrats d'armement.
Ce jeudi 1er juin, Le Parisien révèle que Nicolas Sarkozy a été entendu par des juges d'instruction, audition menée par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) et qui s'est tenue le 2 mai. A noter que cette audition n'a pas donné lieu à une poursuite contre l'ancien président de la République ni sur une mise en lumière d'une éventuelle responsabilité de ce dernier dans cette affaire. Nicolas Sarkozy était ministre du Budget d'Edouard Balladur en 1995 et l'un de ses principaux soutiens de campagne. Il pourrait toutefois être entendu plus tard sous le statut de témoin assisté.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.