Conférence de presse de François Fillon : et si la décision de se maintenir avait été prise... à la dernière minute ?
Tout ça pour ça? C'est en substance le sentiment qui régnait parmi les médias à l'issue de la conférence de presse de François Fillon ce mercredi 1er. Sur la forme, malgré des déclarations particulièrement violentes ("l'Etat de droit a été systématiquement violé (…) ce n'est pas moi qu'on assassine, c'est l'élection présidentielle"), celui qui est toujours candidat ne se retire pas. Il sera probablement mis en examen à l'issue de sa convocation (il le confirme lui-même) et ne se retirera pas pour autant, contrairement à ce qu'il avait annoncé le 26 janvier. Il avait déjà d'ailleurs fait comprendre qu'il reviendrait sur cette promesse si la menace judicaire devenait sérieuse. C'est maintenant chose faite.
La principale information de la conférence de presse a donc été… la tenue de la conférence elle-même. Comment interpréter en effet le branle-bas de combat qui a secoué le parti Les Républicains entre l'annulation de la venue de François Fillon au Salon de l'agriculture, la matin à 8h et la déclaration du candidat à 12h30… avec une demi-heure de retard (pour une allocution d'une durée totale de sept minutes).
Une partie des observateurs politiques en sont persuadés: l'option du retrait a réellement été envisagée. Elle ne s'est finalement pas concrétisée, et plusieurs signes portent à croire que c'est à la dernière minute que les choses se sont nouées.
Dans un premier temps en effet, il avait annoncé que François Fillon prendrait la parole aux côtés d'Alain Juppé, avant que la nouvelle ne soit formellement démentie que quelques minutes avant la conférence (voir le direct de FranceSoir à 12h01). François Fillon serait-il finalement resté car LR se serait retrouvé face à l'impossibilité de trouver un "plan B"?
Selon notre journaliste, les ténors LR discutent d'un plan B mais il n'y pas d'unanimité https://t.co/tILRQZaxPy
— Le Parisien (@le_Parisien) 1 mars 2017
Autre scénario envisagé, l'entourage de François Fillon aurait mis la pression pour un retrait du candidat qui, jusqu'au bout, aurait refusé de fléchir. Selon le journal belge Le Soir, Bruno Le Maire, en charge du pôle international dans l'équipe du candidat LR, se serait laissé aller à une confidence: "Si Fillon s'entête, j'annonce publiquement que je le lâche après la conférence de presse". Ambiance.
Dans le dernier sondage Opinionway pour Les Echos et Radio classique, François Fillon est crédité de 21% des intentions de vote au premier tour, et ne serait pas qualifié au second tour, distancé par Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (26%). Après les deux précédentes conférences de presse, le déclin de popularité du vainqueur de la primaire de la droite ne s'était pas inversé. Reste à voir l'effet de cette troisième dénégation des accusations, une stratégie qui peine à convaincre l'opinion publique... et qui finit par semer le trouble y compris dans le camp de l'intéressé. Juesque dans son cercle le plus proche.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.