Corse : polémique autour d'un charte locale d'emploi qui introduit la préférence régionale
Jean-Guy Talamoni assume ses choix. Dans les colonnes du Figaro de ce lundi 29, le président de l'assemblée générale de Corse a défendu une charte locale de recrutement. Celle-ci engage ses signataires (une quinzaine d'organismes professionnels et syndicaux l'ont paraphée jeudi 25 à Bastia) à favoriser le développement du marché de l'emploi local: identifier les besoins pour adapter les formations professionnelles, donner la priorité à l'embauche de Corses ou résidants de l'île, ouvrir des concours régionaux et valoriser la langue corse comme critère de recrutement.
Signée le 24 mai par les présidents des chambres des métiers, du commerce et de l'agriculture, ainsi que par le Syndicat des travailleurs corses, (STC), cette charte polémique était une promesse de campagne des élus nationalistes.
"Concrètement, cela veut dire que quand il y a deux propositions pour un emploi, à compétence suffisante, les résidents corses seront favorisés", a expliqué Jean-Guy Talamoni. Et d'ajouter: "Ce n'est qu'une première étape. La charte aura un caractère contraignant lorsqu'elle fera l'objet de protocoles signés entre les entreprises et les syndicats".
Une proposition qui n'est pas au goût de tout le monde et en particulier de l'Etat. Le préfet de la région Corse, Bernard Schmeltz, rappelait dans un courrier daté du 15 mai et cité par Le Figaro, que "toute disposition engageant l'entreprise et visant à favoriser le recrutement ou l'accès à la formation des personnes résidant en Corse ou d'origine corse pourrait être constitutive de l'infraction de discrimination à l'embauche". Les entreprises se placeraient ainsi "dans une situation de forte insécurité juridique" qui pourrait entraîner des poursuites.
Réponse de Jean-Guy Talamoni: il s'agit d'une "tentative d'intimidation très grave" qui va à l'encontre de l'intérêt des Corses. Ambiance.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.