Démission de François Bayrou : jusqu'au bout il a voulu rester au gouvernement
François Bayrou n'aurait été garde des Sceaux que très peu de temps. Rattrapé par les affaires autour des emplois cachés du MoDem, son parti, l'homme a choisi de démissionner après de longues hésitations.
Jamais François Bayrou n'aurait pensé quitter si tôt le gouvernement. Le remaniement suivant les élections législatives ne devait être qu'une formalité mais la démission de Sylvie Goulard mardi 20, ministre des Armées et membre du MoDem, a changé le cours des choses. "Je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi", avait-elle assuré.
Mais si cette démission a mis une grande pression sur les épaules du ministre de la Justice, il espérait encore pourvoir passer à travers les gouttes. "Il n'a pas réalisé qu'il ne pouvait plus rester quand Sylvie Goulard a renoncé", réagissait alors un proche du président.
Mais selon différentes sources, Emmanuel Macron n'aurait pas dit clairement à son ministre qu'il fallait qu'il parte. François Bayrou lui même en était alors persuadé: "c'est le président de la République qui en décidera mais je l'ai vu plusieurs fois ces derniers 48 heures, il ne m'a donné aucun signal qui traduisait la volonté d'un départ", "je vais rester", assurait-il encore à L'Opinion en début de semaine.
Pourtant, la règle selon laquelle un ministre doit démissionner seulement s'il est mis en examen a été complètement remise en cause par le départ de la ministre des Armées sur de simples soupçons. En quelques heures, le garde des Sceaux s'est rendu compte que "la situation (n'était) plus tenable".
Mercredi 21, François Bayrou a alors contacté l'AFP pour annoncer sa démission. Un "choix personnel" pour Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, qui n'a pas souhaiter commenter outre mesure. Lors de sa conférence de presse pour expliquer son départ, François Bayrou a pris bien soin d'affirmer que cette éventualité avait été évoquée avec le président dès le 9 juin, date du début de l'enquête préliminaire visant le MoDem.
"Il avait cette idée en tête depuis un moment mais jusqu'au bout, il a hésité", a expliqué l'un de ses proches, toujours à L'Opinion. François Bayrou ne fera donc pas passer la loi de moralisation politique, dont beaucoup estimaient qu'il n'était plus en mesure de la défendre.
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