École : les programmes de Najat Vallaud-Belkacem
Najat Vallaud Belkacem a reçu ce vendredi les nouveaux programmes scolaires élaborés par le Conseil supérieur de l'Education. L'occasion pour la ministre de l'Education de défendre à nouveau sa réforme controversée et détailler les nouvelles méthodes éducatives qui devraient voir le jour dès la rentrée 2016.
Quelques mesures polémiques ont ainsi été remodelées, notamment la distinction entre Histoire obligatoire et facultative avec une grande liberté laissée aux professeurs: "toutes les grandes périodes de l'Histoire seront étudiées", a déclaré ce vendredi matin la ministre sur Europe-1.
Au programme également, des idées qui devraient séduire les partisans d'un enseignement plus traditionnel, souvent sceptiques envers la réforme. Najat Vallaud-Belkacem propose ainsi des dictées quotidiennes dès le CP, de la lecture à haute voix et du calcul mental: "Les élèves ne sortiront plus du primaire sans maîtriser la lecture, l'écriture et les mathématiques", promet-elle.
La réforme s'attaque aussi aux "méthodes (d'enseignement) datées, qui ont montré leur vacuité". La ministre souhaite que les enseignants puissent davantage s'assurer que les élèves ont bien compris les notions. "(Dans le) programme actuel, (...) on essaye de faire des élèves des experts de la description linguistique, au lieu de vérifier qu'ils comprennent leur texte", souligne-t-elle. De même, certaines notions ne seront plus enseignées dans les mêmes classes afin de s'assurer que l'élève est capable de les maîtriser. L'apprentissage des divisions sera, par exemple, reporté du CE2 au CM1.
Mais le point que défend surtout la ministre est le nouveau découpage de l'apprentissage. Fini la division par année, place aux cycles de trois ans entre le CP et la 3e. Soit les cycles 2, 3 et 4 de l'apprentissage (le premier étant la maternelle).
Le cycle 2 (CP, CE1, CE2) sera consacré aux "apprentissages fondamentaux": français, mathématiques, enseignement moral et civique, langues vivantes, Arts et éducation civique . Le 3 (CM1, CM2, 6e) fait tomber la barrière primaire/collège et sera un "cycle de consolidation", avec toujours les matières fondamentales auxquelles s'ajouteront l'histoire-géographie et les sciences et technologie. Enfin, le 4e cycle verra l'arrivée de la physique-chimie et de l'Education aux médias et à l'information.
La formation aux outils informatiques devrait par ailleurs intervenir dès le primaire, notamment dans le cadre de l'apprentissage des langues vivantes "pour s'écouter", explique la ministre. Certaines barrières entre les matières devraient aussi s'effacer. Ainsi, "en plus des dix heures hebdomadaires de français, dix autres heures lui (seront) consacrées, réparties dans les autres matières". Les langues anciennes (latin et grec) que certains craignent de voir disparaître, devraient se retrouver au sein des fameux EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires), à la croisée du français, de l'histoire ou des études de l'art.
A l'épineuse question du système de notation, Najat Vallaud-Belkacem se veut claire: "il n'a jamais été question de revoir les notations au quotidien (sur 20, NDLR)". Même le zéro, tant décrié par certains car il serait traumatisant, demeurera. En revanche, un système d'évaluation parallèle, de 1 à 5, pourrait permettre de connaître le niveau de maîtrise d'un élève sur un sujet en particulier. Elle ne devrait pas servir à "noter" l'élève, mais à identifier ses lacunes et ses forces.
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