"Envoyé spécial" épingle Matignon pour des sondages réalisés sur l'image de Manuel Valls
L'émission Envoyé spécial, qui était diffusée jeudi 13 sur France 2, a révélé que si l'Elysée avait bien arrêté de commander des sondages à l'arrivée de François Hollande, tout le monde ne lui a pas emboîté le pas. Le Service d'information du gouvernement aurait en effet commandé des sondages sur l'opinion des Français sur l'action de gouvernement mais aussi sur l'image de Manuel Valls, qui était alors Premier ministre. Entre 2014 et 2016, des dizaines de milliers d'euros auraient été dépensés dans ce but.
A son arrivée au pouvoir, François Hollande l'avait promis: l'Elysée ne commanderait plus de sondages. Une référence à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui avait commandé des études pour un total d'environ 7,5 millions d'euros, tout le long de son quinquennat. Ces dépenses jugées "exorbitantes" par la Cour des comptes font aujourd'hui l'objet d'une enquête judiciaire.
Mais en 2014 et 2016, le Service d'information du gouvernement, rattaché à Matignon, a commandé des sondages sur l'image du Premier ministre de l'époque: Manuel Valls. En juin 2014, un sondage à plus de 53.000 euros a notamment été lancé. Un Bilan d'image du Premier ministre réalisé par Ipsos, analyse le physique de l'homme: des photos de lui et sa femme dans le magazine Paris Match jusqu'à ses oreilles "dissymétriques" tout a été disséqué.
Dans la conclusion de l'étude, la gestuelle et le caractère de Manuel Valls donnent de lui une image "d'énergie exceptionnelle" d'après le panel de Français interrogés, bien que certains d'entre eux jugent cette "énergie, mal maîtrisée".
Un sondage qui ne rentre pourtant pas dans la première mission du SIG, qui est "l'information du Premier ministre sur l'évolution de l'opinion publique et le traitement médiatique de l'action du gouvernement".
En 2016, 43% des sondages du SIG auraient concerné l'image de Manuel Valls. Contacté par l'équipe d'Envoyé spécial, l'ancien Premier ministre n'a pas souhaité répondre et n'a fait aucun commentaire sur les réseaux sociaux ou médias.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.