Fillon veut créer une "commission" sur la "moralisation de la vie publique"

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Par AFP
Publié le 27 mars 2017 - 20:00
Mis à jour le 28 mars 2017 - 10:30
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François Fillon, le candidat LR à la présidentielle, dans le port du Croisic dans l'ouest de la Fran
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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / POOL/AFP
François Fillon, le candidat LR à la présidentielle, dans le port du Croisic dans l'ouest de la France en Loire-Atlantique, le 27 mars 2017
© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / POOL/AFP

La contre-offensive de François Fillon prend un tour judiciaire avec la saisine lundi du parquet par six responsables LR pour des "infractions" commises selon eux par l'exécutif et relevées par le livre "Bienvenue Place Beauvau".

Toujours distancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les sondages, le candidat de la droite est encore à la peine sur le terrain. Il a changé lundi matin de train en direction du Croisic (Loire-Atlantique) pour échapper à plusieurs dizaines d'opposants, après avoir essuyé ce week-end au Pays-Basque concert de casseroles, jets d’oeufs et de tomates.

L'ex-Premier ministre, dont la campagne est entachée par les révélations sur des emplois présumés fictifs de son épouse et ses enfants comme collaborateurs parlementaires, a annulé une visite d'entreprise à Saint-Nazaire.

Mais il a embarqué sur un caseyeur pour La Turballe (Loire-Atlantique), puis participé à une table ronde avec des pêcheurs auxquels il a réitéré sa promesse d'états généraux pour leur secteur.

Devant plusieurs milliers de personnes réunies à Nantes, au moins 5.000 d'après son entourage, l'ex-Premier ministre a fustigé un exécutif "accroché à ses privilèges" et qui "mobilise" son "énergie pour demeurer en place" aux côtés de son fidèle d'entre les fidèles Bruno Retailleau, président de région.

"Ils nous veulent à genoux, nous sommes et nous serons toujours debout", a-t-il clamé.

La semaine du candidat pourrait être bousculée par un nouveau rendez-vous judiciaire. Son épouse Penelope est convoquée mardi dans le bureau des juges d'instruction où elle risque après son mari une mise en examen, mais le rendez-vous pourrait être décalé par souci de discrétion.

"Des belles âmes se sont émues parce que j’ai évoqué le souvenir de Pierre Bérégovoy (...) Alors je le redis calmement et fermement: Bérégovoy n’était pas du sérail et il fut bien +livré aux chiens+ pour reprendre l’expression du président de la République de l’époque", a-t-il lancé lundi soir, allusion à ses échanges télévisés avec la romancière Christine Angot.

En attendant, le livre "Bienvenue Place Beauvau", écrit par trois journalistes dont deux du Canard Enchaîné, alimente sa thèse d'un "complot". M. Fillon avait ainsi dénoncé la semaine dernière l'organisation par François Hollande, à la tête d'un "cabinet noir", de fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires, le chef de l'Etat dénonçant en retour des "allégations mensongères".

- "Il affaiblit la République" -

Ses soutiens LR ont pris le relais de l'offensive. Après avoir épluché l'ouvrage avec des avocats, Bruno Retailleau, Christian Jacob, Valérie Pécresse, Luc Chatel, Nathalie Kosciusko-Morizet et Philippe Bas ont saisi le procureur de Paris et le procureur national financier.

"Corruption", "trafic d'influence", "atteinte à la vie privée", et encore "abus d'autorité": ces élus dénoncent "la commission d'un certain nombre de faits d'une particulière gravité qui seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales", dans un courrier transmis à la presse.

qui est décrit dans l'ouvrage comme un éventuel "cabinet noir anti-Sarkozy", "structure clandestine, aux ramifications complexes", est qualifié par ces élus LR d'"association de malfaiteur". François Hollande est mis directement en cause pour "collecte frauduleuse de données" personnelles, lui qui aurait déclaré en février 2014, selon "Bienvenue Place Beauvau": "Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu'il fait".

L'enquête qu'ils appellent de leurs voeux, "ça ne sert pas François Fillon, ça doit servir la démocratie française", a justifié M. Retailleau. Mais pour le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le candidat de la droite "veut pourrir la campagne présidentielle" et "en fin de compte il affaiblit la République" au profit du FN.

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