FN : sortie de l'euro, dédiabolisation et changement de nom, Florian Philippot avance ses pions (document)
Après une défaite nette de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle et des législatives assez décevantes, le Front national a vu s'élever des voix pour refonder le parti. Certains attribuent ces revers à la ligne de Florian Philippot, numéro 2 du FN et architecte de sa "dédiabolisation".
Dans un courrier interne -sa "contribution à la refondation" du FN- adressé aux membres de son groupe de travail et dévoilé ce lundi 17 par Le Figaro, celui-ci livre son diagnostic, évoquant l'épineuse question de la sortie de l'euro. Il met en garde contre le repli sur les sujets chers au Front national préférant au contraire l'élargissement à d'autres questions, et va jusqu'à proposer un changement de nom du parti.
Le vice-président du FN commence par défendre Marine Le Pen, très critiquée après son débat face à Emmanuel Macron: "Si quelques points ont sûrement été perdus suite au débat et à son intense exploitation médiatique, il faut chercher ailleurs les clés d'une vraie refondation", juge-t-il.
Celui qui a menacé de quitter le parti en cas de revirement sur la sortie de l'euro met en garde ceux qui jugent cette position intenable: "nous serions très vite embarqués dans une série de contradictions de fond aussi inextricables qu'incompréhensibles pour les électeurs. L'autre aspect ravageur pour l'opinion publique est le sentiment de reniement, et de légèreté, que nous donnerions", prévient-il.
Mais il s'oppose aussi aux courants qui au sein du FN voudraient revenir aux sujets "dits +fondamentaux+, à savoir l'immigration, l'insécurité et l'islamisme", alors que Florian Philippot a longuement cherché à mettre fin à cette image et à présenter le parti comme capable de s'attaquer à tous les sujets et donc de gouverner. "Ce serait une erreur fatale: on ne rassemblera pas une majorité de Français en se repliant sur une base programmatique restreinte. On ne parlera pas aux Français en éludant ce qui constitue une part importante de leurs préoccupations. On n'ira pas vers l'avenir avec des recettes du passé".
Sur ce point, il semble vouloir poursuivre l'opération de dédiabolisation notamment sur les sujets sociétaux. Rappelant que le FN défend le droit à l'IVG, il interroge: "pourquoi hésiter à le dire aussi clairement?".
Florian Philippot va même jusqu'à évoquer un sujet très épineux, changer le nom du Front national qui "fait peur". Une question certes symbolique mais qui risque de provoquer une levée de bouclier au sein d'un parti où les dissensions internes se font déjà sentir.
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